Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3, S. 248
LEGISLATIVE. ° 209
aux prêtres , de tout ce qui rappelle des formules religieuses qui sont hors de votre empire , et qui doivent se renfermer - dans celui de la conscience. Le refus d'un serment ne fut jamais coupable, sa violation seule est criminelle; et comment vous propose-t-on d'exercer votre Vengeance ? Quoi! suppri» mer une faible pension accordée, non à titre de munifcence , mais à titre d'humanité, ravir des alimens, rom pre » un engagement contracté, réduire à la plus extrême misère, -» ceux à qui on a enlevé leurs richesses ou leur aisance ! Non, » ce n’est. point ainsi que doit se venger la nation française. » On va éncore plus loin en rigueur ; on veut qu’il y ait entre » les citoyens français une classe de proscrits. Destructeurs » de l'inégalité politique, nous convient-il d'établir cette » cruelle inégalité qui fait tomber l'oppression sur une classe » entière d'hommes? Vous, ou vos successeurs, vous imiter'ez » cet exemple , si vous le donnez une fois. Quand on a fait » une première classe de proscrits, rien n'empêche d’en créer » demain de nouvelles. » Est-ce du moins la politique qui ordonne ces iniquités ? » La politique vous les défend. On s’entretenait peu des prê= » tres, de leur culte et de leurs dogmes avant la révolution, » On en parle aujourd’hui, c'est qu’on a persécuté les prêtres. x Pour achever de ressaisir tout l'empire qu'ils ont perdu, ils » vous demanderaient eux-mêmes et des proscriptions et des » supplices. » Les tribunaux, dites-vous, montrent pour eux des com» plaisances , ou ne savent pas les atteindre ? Craiguez de pro‘» clamer l'impuissance des tribunaux, car vous enhardirez » tous.les genres de rebellion. Gardez-vous d'annoncer la » corruption des tribunaux, si vous n’en avez des preuves as» surées, car vous leur ôterez toute confiance, c'est-à-dire , » toute autorité. Mais redoutez sur-tout de créer un genre de » délit qui leur soit étranger. »- d Ces discours furent entendus avec une extrême défaveur. On ajouta aux reproches actuels que méritaient les prêtres, tous Îles crimes qui jadis furent commis par eux, ou d’après leur inspiration. La religion même cessa d'être traitée avec la déférence et le respect qu'avaient montrés, pour elle, les orateurs de l’assemblée constituante. Un des adversaires des prétres, prononca ces paroles : Mon Dieu, c'est la loi, je n’en connais point d'autre. Les évêques constitutionnels qui étaient dans l'assemblée, s’élevèrent avecindignation contre cette profession d’athéisme. L'assemblée fit peu d’attention à leurs scrupules. Le décret fut enfin adopté, au milieu du tumulte, tel iqu’il avait été proposé. Les depx actes législatifs que je viens de rapporter, étaient : ; an
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