Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

NATIONALE. 4

sous le glaeis de la ville, dont on luirefusa l'entrée, Dumouriez envoya un de ses aides-de-camp avec ordre de la ramener. Celui-ci fut arrêtéavec ses instructions, et condamné à mort.

Latentativesur Valenciennes fut bientôt reconnue impossible ; le commandant de la place, nommé Ferrant, se déclara ouvertementcontre Dumouriez. Chance), commandantdeCondé, refusa également de recevoir les agens et les troupes de ce général révolté.

Trois commissaires de la convention , Cochon , Bellegarde et Quinio , envoyés vers cette frontière du nord, ÿ maintinrent la soumission.

Dumouriez n’était guère plus heureux au sein même de son armée. D'abord il l'avait assez généralement intéressée à ses périls , en lui persuadant qu’on voulait punir en lui le malheur de la journée de Nervinde. Il se fit présenter, par différens corps , des pétitions , où on lui déclarait que la convention tenterait en vain de l’arracher à une armée dont il était le père. Mais lorsque ses intelligences avec les généraux autrichiens furent connues, lorsqu’ileut échoué dans ses entreprises sur Lille, Condé et Valenciennes, lorsqu'on le vit placer dans son escorte des régimens étrangers , les murmures éclatèrent autour de lui. Deux généraux distingués, Dampierre et d’Harville , se prononcèrent contre sa défection. Plusieurs bataillons allèrent grossir l’armée du premier. .

Dumouriez était dans cette position difficile, lorsque quatre commissaires de la convention , Camus , Quinette, Bancal. Lamarque, et le ministre de la guerre, Beurnonville , vinrent dans son camp lui signifier l’ordre de se rendre à Paris pour paraître à la barre de la convention. Dumouriez déterminé à désobéir , écouta patiemment les commissaires , leur répondit avec ironie, et leur fit entendre que , dans cette couférence, les dangers n'étaient pas pour lui, mais pour eux. Ge qu’il laïssait percer de menaces exalta la fermeté de ces derniers, et particulièrement de Camus. Le général rebelle prit plaisir à se jouer de la sécurité et de la constance de ce député : il dépeignit sous des couleurs vives et même trop justes l’état de Paris et de la convention; il exprimait particulièrement son horreur pour la création toute nouvelle d’un tribunal révolutionnaire. Vous ne reconnaissez donc point ce tribunal ? dit Camus.à Dumouriez. Je le reconnais, répond celui-ci, pour un tribunal de sang et de crimes ; et tant que j'aurai un pouce de fer dans la main, je ne m'y soumettrai pas : Je vous déclare méme que, si j'en avais le pouvoir, il serait aboli, étant l'ogprobre d’une nation libre.

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