Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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saires, qu'on croit avoir été le plus féroce de tous, dit : « Reti» rons-nous, je crois que Ces femmes vont me faire pleurer » ; et il se hâta de réparer ces mots d’une pitié involontaire par le langage le plus cynique. L'ordre fat pourtant révoqué:

Louis éprouvait les plus humiliantes privations. L'assemblée législative avait affecté, par un décret, 500 ,000 fr. à son entretien , et il vécut long temps avec quelques assignats, qu’il avait empruntés au moment où on le conduisait en prison; c'était Pétion qui les lui avait prêtés.

Les gardiens ou les surveillans de sa prison concertaient entre eux les outrages qu'ils avaient à lui faire. On lui cachait les nouvelles publiques, à moins qu’elles ne fussent de nature à redoubler ses alarmes. Les peines les plus sévères étaient pro noncées contre quiconque lui aurait appris les tentatives ou les réclamations dont il était l’objet. Mais on venait étudier , ou, pour mieux dire, irriter sa douleur, en Jui annonçant chaque décret de la convention, chaque arrêté delacommune, qui répandait la terreur dans la capitale. L’abolition de la royauté fût proclamée, dans la cour du Temple, avec le plus lugubre appareil. Louis, sans qu’on puisse lesoupconner d’avoir ëncore recherché une popularité si loin de ni, causait quelquefois avec ceux des commissaires dé la commune qui lui paraissaientouvriers , des travaux de leur profession. Il avait des connaissances à cet égard, mais non pas la manie ridicule et dégradante dont on l'avait accusé. Un tailleur de pierre parut d'abord consentir à cette espèce d'entretien: Louis lui parla du Panthéon, et lui témoigna des alarmes sur la solidité de cet édifice. « Ne craignez-vous pas, lui disait-il, que les co, Jonnes ne s’écroulent? Elles sont plus solides que le trône » des rois, lui répondit le commissaire de la commune. »

La plupart des gardes nationaux qui étaient appelés au Temple ne pouvaient retenir leurs larmes en le voyant lui où les siens. Si Louis remarquait cette émotion, son premier mou vementétait d’avertir par quelque signe l'imprudent qui allait se trahir.

Il éprouva l’ingratitude de quelques hommes de sa maison, mais le plasentier dévouement del’'un d'eux. Cléry, attaché au service du prince royal, bientôt après le 10 août, demanda et obtint d’aller partager la captivité de la famille du roi; sa prudence égala son courage: Les commissaires de la commune ne furent ni touchés ni offensés de son dévouement. Il courut pourtant un grand danger: Un garde pational lui avait parlé du roi avec imprudence; il avait feint de ne pas le comprencres des espions l'avaient entendu. Celui-ci fut traduit devant le tribunal révolutionnaire , créé le 17 août; il y entraîna Cléry : l'un et l’autre y furent absous+ Dans la relation que cé servi=