Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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leurs contemporains, un rayon de lumière dissipa Jes ténèbres épaisses qui recouvraient de toutes parts les classes inférieures de la société!, » C’est sous de telles couleurs que là encore Gentz se représentait l’Europe de la fin du XVIIIe siècle, En 1801, dans son livre sur l’état politique de l’Europe avant et après la Révolution française, il recommença sur le même ton. « Dans tous les grands Etats, sans exception, et plus ou moins dans la plupart des petits, se manifesta un esprit de développement et d'amélioration qui se répandit dans toutes les branches de l'administration publique, que les peuples communiquèrent aux souverains, et que les souverains de leur côté communiquèrent aux peuples ®.» Et Gentz montre l'influence heureuse de cet esprit nouveau sur l'agriculture, l’industrie, le commerce, les voies de communication, la législation fiscale, l'abolition des monopoles et des privilèges, l'instruction publique, etc. «Tout ce bien fut fait avec la conscience claire d’un but grand et durable, d’après des principes reconnus avec plan, ordre et méthode 5. » Dans toutes ces affirmations concordantes, il y a

1. Historisches Journal, 1799. Tome E, janvier, p. 14-15,

2. Von dem Zustande von Europa vor und nach der franz. Revolution. Berlin 1801, p. 66.

3, Ibid., p. 68.