Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

plus que des hasards de polémiques, il y à la trace d’une conviction réfléchie et fortement ancrée dans l'esprit de Gentz. D'ailleurs, pour qui veut lire entre les lignes, ce n’est pas seulement dans les quelques essais cités, c’est dans presque chacun de ses ouvrages que se révèlent ses sympathies pour la philosophie de Y'histoire rationaliste. En eftet, l'aspect négatif en quelque sorte de cette théorie de la supériorité du X VIII siècle consiste dans un certain mépris pour les périodes précédentes. notamment pour le moyen-àge. Et à ce propos, on pourrait apporter une longue liste de citations. Qu'il me soit seulement permis d’en relever quelques-unes à titre d'exemple. Dans son premier article de la Beriinische Monatsschrift, il parle des principes de la féodalité dont le XVIIIe siècle — bien supérieur à ces systèmes barbares — ne saurait se tenir assez loin’. Dans ses notes de la traduction de Burke, il s'efforce de justifier l'apologie du moyen-âige que fait le polémiste anglais ; il ne peut s’empècher de laisser voir combien peu il se sent attiré vers cefte époque *. En 1795, dans l’article souvent cité sur la découverte de l'Amérique, il parle à propos du

1. Berlinische Monatsschrift, 1191, avril, p. 8%.

2. Ausgewählte Schriften. Ed. Weick, I, Note des p. 137, 138 et 139. Gentz admet que l’on s'efforce d'acquérir certaines qua-

lités d’un paladin du XIVwe siècle. mais seulement dans le cas où cela ne nuirait pas à la haute culture dont jouit son temps.