Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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moyen-âge, de désert d’obscurantisme (ôdeste Dunhelheit), et d’ignorance grossière (grobe Uniwissenheit); enfin, en 1799, dans un article de l’AÆistorisches Journal sur l'opinion publique en Europe à propos de la Révolution française, il est moins violent, mais parle du manque de culture (Mange! an Kultur) de tous les siècles qui ont précédé le seizième

Ainsi donc, de même que par suite de ses origines protestantes, Gentz a toujours gardé une certaine méfiance pour le catholicisme, de même, par suite de ses origines rationalistes, il a toujours gardé une certaine méfiance pour ceux qui prêchèrent un retour aux coutumes et aux institutions du moyen-âge, Né Aufhlärer, il le resta jusqu’à la fin de sa vie, et c’est se méprendre que de voir, avec M. Georg Brandes, dans cette idée de Gentz qu’une exagération de la culture rationnelle était nuisible et pernicieuse, un élément romantique. Ce n’est là que l’idée de Rousseau dans son discours de 1750 sur les sciences et les arts, et dans celui de 1754 sur l'inégalité. Gentz west pas en effet de ces rationalistes qui voient tout en rose et qui se laissent griser par le vide de leur dialectique; c’est un partisan de l’Aufhlärung corri-

1. Historisches Journal, 199. Tome I, janvier, p. 9. Les villes du moyen-âge paraissent à Gentz des « armselige Sammelplätze », etc.