Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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gée par Rousseau, de l’influence de qui nous parlerons à propos des idées de Gentz sur la Révolution française, et approfondie par Kant, dont nous allons avoir à définir les rapports avec le jeune publiciste qui avait été son élève à Künigsberg.

$S 3. Kant.

De 1783 à 1785, le jeune Gentz suivit les cours de l’Université de Künigsberg. Il y était étudiant en droit, mais c’est surtout l’enseignement de Kant qui semble l'avoir attiré. Il n’y a d’ailleurs rien au premier abord, dans son admiration pour le grand philosophe, qui se distingue de celle que partageait toute la jeunesse pensante pour ce maître vénéré. Comme nous l’avons déjà dit plus haut, Gentz avait eu la chance d’être recommandé personnellement à Kant. Il fréquenta sa maison et mangea plusieurs fois à sa table. Après avoir quitté Künigsberg, il garda des relations avec son ancien maître‘, puisqu’il corrigea les épreuves de la Critique du Jugement. 1. Gentz, dans ses lettres à Garve, se réjouit de tout nouveau succès, de toute nouvelle victoire de la philosophie kantienne, comme d'un événement personnel. Aussi n’y a-f-il pas

d’exagération à le considérer comme étant jusque vers 1791 entièrement dans le sillage de Kant.