Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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En ce qui concerne la philosophie du droit, il est difficile de déterminer exactement en quoi Kant à pu agir sur Gentz. En effet, l'ouvrage fondamental de Kant à ce point de vue, La Métaphysique des mœurs, ne parut qu’en 1797, à un moment où Gentz avait bien d’autres préoccupations, et ce n’est sans doute qu’en 1809 qu’il en prit connaissance, alors que la partie de sa carrière la plus intéressante au point de vue des idées était terminée”. Ainsi, en 1797, Gentz a pu ignorer une des œuvres de Kant les plus susceptibles de produire une impression sur lui, et malgré les intérêts communs que marquent la correction des épreuves et la controverse de 1793 dans la Bertinische Monatsschrift, c'est avec la plus grande circonspection qu’il faut se servir des œuvres de Kant postérieures à 1785 lorsqu'on veut parler de son influence sur Gentz. Le plus important pour les idées de notre auteur a sans doute été dans l’enseignement oral du grand philosophe. Kant fit en effet, non seulement entre 1760 et 1770, mais encore au senrestre d’été de 1784°, un cours sur le droit naturel que dut suivre (rentz, cours sur lequel

1. Voir: Aus dem Nachlasse Friedrichs von Gentz, Wien 1867. T. I, p. 289-501, Ueber Kants Rechtslehre. Gentz parle de ce livre comme d’une nouveauté. Ce point a déjà été déterminé par M. Guglia dans sa biographie de Gentz. (Voir Op. cit., p.64.)

2. D'après le catalogue des cours mis à la disposition de M, Guglia par la bibliothèque de l’Université de Kônigsberg.