Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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malheureusement nous ne savons rien. Peut-être les publications de M. Erich Adickes nous éelaireront-elles là-dessus. Pour le moment, nous en sommes réduits à des conjectures.

Et est cependant certain que la conception du droit du jeune Gentz a été fortement influencée par Kant. Quand, en 1791, il exposera dans la Berlinische Monalsschrift ses théories rationalistes, Gentz se servira exactement des expressions de son maître dans un article de la même revue de sept ans antérieur. Nous voulons parler de l’essai de Kant intitulé Zdee zu einer allgemeinen Geschichte in weltbürgerlicher Absichl'. Cet article, paru pendant que Gentz étudiait à Kônigsberg, n’a pu être inconnu de lui. Quand, dans son cinquième principe, Kant dit que le plus grand problème imposé par la nature au genre humain est l'établissement d’une société politique assurant d’une façon générale le règne du droit, il dit que la tâche la plus importante de cette société est: «de déterminer et d'assurer très exactement les limites de la liberté de lindividu, afin qu’elle puisse coexister avec la liberté d'autrui 2». Or, pour Gentz, sept ans plus tard, le droit est: «la faculté morale pour un individu de limiter la liberté d'autrui autant que cela est nécessaire à

1. Berlinische Monatsschrift, 1784, 2. Bd., p. 385-411. 2. Ibid., 1784, 2. Bd., p. 395.