Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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V’existence de sa propre liberté». L'identité des principes, l’analogie des termes est frappante. Et il est intéressant de rapprocher de ces deux textes un autre texte de Kant, où le droit est ainsi défini: «la limitation de la liberté de chacun sous la condition de sa coexistence avec la liberté de tous? ».

Il s’agit d’un passage de l’article de Kant: « Ueber den Gemeinspruch: Das mag in der Theorie richtig sein, taugt aber nicht für die Praxis®» (septembre 1793). Gentz y répondit en décembre de la même année, toujours dans la Berlinische Monatsschrift par un Nachtrag zu dem Raisonnement des Herrn Professor Kant über das Verhälinis zwischen Theorie und Praæis*. On hésite à parler de controverse entre le maître et celui qui fut son disciple. Comme le titre semble l'indiquer, Gentz se borne à faire quelques restrictions et à préciser certains points. Mais d’autre part, il est plus éloigné des idées politiques de Kant que ne le laisse supposer le ton d’admiration respectueuse avec lequel il parle de son ancien professeur.

C’est ce qu’une étude plus approfondie pourrait facilement montrer. Cependant Gentz tient à affir-

1. Berlinische Monatsschrift, 1791, 1. Bd., p. 379. 2, Ibid., 1798, 2. Bd., p. 234.

3. Ibid., 1793, 2. Bd., p. 201-285.

4. Ibid, 1798, 2. Bd., p. 518-559.