Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques
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n’est pas pour y prononcer de ces discours d’où naît l'émotion intense ou la persuasion profonde, c’est pour soumettre à l’Assemblée quelque brève et énergique motion ou lire quelque rapport sur les missions dont il a été chargé. Il était doué d’aptitudes qui le portaient vers l’action plus que vers Ia délibération, ainsi qu’on le verra au cours de cet ouvrage; son énergie l’emporta quelquefois plus loin peut-être qu'il n’était nécessaire, mais les dangers que courait la France, tant à l'intérieur qu’à l'extérieur, fermaient les cœurs à la pitié. Des historiens, parmi lesquels nous avons le regret de trouver E. Hamel, l'ont jugé défavorablement; celui-ci, à propos de la mission du conventionnel dans l'Est, le traite de maniaque furieux (1) et lui reproche amèrement un arrêté par lequel, voulant mettre un terme aux réclamations trop verbeuses qui l’assaillaient, il rangeait dans la catégorie des suspects ceux qui, dans une pétition, excéderaient le nombre de dix lignes.
Nous admettons très volontiers qu’en imposant une telle concision, disons même un pareil laconisme, Baudot ait dépassé la mesure, mais sa mission ne consistait pas uniquement à étudier des réclamations formulées pour la plupart en un style tellement
(4) E. Hamel. — Histoire de la Révolution, éd. de 1883, p. 420. 2