Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

XIV

diffus, qu’il lui eût été matériellement impossible de donner son attention et ses soins à d’autres objets, et nous verrons que cette mission fut pour Baudot aussi lourde que glorieuse (1). Hamel sait, du resle, peu de choses sur les missions du conventionnel et ne semble pas connaître ses écrits. Quant à l’antipathie qu’il lui témoigne, il est facile d'en expliquer l'origine : Baudot exécrait Robespierre, et salua avec joie le 9 Thermidor, dont il ne tarda pas, du reste, à prévoir les conséquences qui devaient être fatales aux destinées de la République; or, Hamel a fait un dieu de celui que Baudot considérait, injustement, comme un tyran sanguinaire, et quel prêtre a jamais souffert que l’on outrageât son idole ?

Pour nous, nous avons la ferme conviction que celui qui aura la patience de lire jusqu’au bout notre aride travail, ne partagera pas les préventions de Hamel ; éclairé par l'examen des documents que nous nous sommes fait un devoir de reproduire intégralement, il verra dans Baudot un patriote sacrifiant tout à son idéal, s’abandonnant aveuglément aux inspi-

(1) Voici, tel que le rapporte le Moniteur universel, année 1197 p. 1.369, le texte de cet arrêté dont Baudot partage d’ailleurs la responsabilité avec son collègue Lemann : « Dix lignes suffisent, et au-delà, pour chaque objet de pétition ; ceux qui en écriront davantage seront suspectés de vouloir mettre des longueurs à la Révolution. Signé Baudot et Lemann. »