Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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seille, où ils organisèrent une armée de dix mille hommes pour marcher contre Paris. Get exemple fut suivi par Toulon, Nîmes, Montauban et les principales villes du midi. Même caractère royaliste dans le Calvados, où le marquis de Puisaye s'était introduit dans les rangs girondins, et bien plus marqué dans la Vendée, où commençait une terrible guerre de brigandages, dont les atrocités devaient motiver les représailles non moins atroces de Carrier à Nantes. N'est-ce pas avec quelque raison que le terrible proconsul, au moment d’être décrété d'accusation, rejetait ses cruautés sur les cruautés des Vendéens ? « Lorsque j'agissais, dit-il, les airs semblaient reten« tir encore des chants civiques de vingt mille mar« tyrs qui avaient répété Vive la République ! au mi« lieu des tortures. Comment l'humanité morte dans « ces crises terribles eût-elle pu faire entendre sa « voix ? Ceux qui s'élèvent contre moi, qu'eussent-ils « fait à ma place ? J'ai sauvé à Nantes la République ; « je n’ai vécu que pour ma Patrie, je saurai mourir. « pour elle. »

Cette déviation du mouvement insurrectionnel provoqué par les Girondins fait l'objet de plusieurs articles des Notes historiques de Baudot ; nous resterons donc dans notre sujet, en reproduisant l’un des passages les plus importants de cet ouvrage ; il nous fera connaître le sentiment du Conventionnel sur l’insurrection qui suivit le 31 mai. « Il n’y eut point unifor« mité de vues dans les différents pays et dans les « villes qui se soulevèrent contre la Convention après