Čovek i inventivni život

184 Boxnxap II. M. Aypanfñ

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la prodigieuse différence que leur parenté ne fait que faire ressortir.

L'intelligence humaine est sans doute apparentée à l’intelli gence animale. Il n'y a qu'une différence de niveau entre les deux ; mais une différence très grande. On le voit surtout en prenant comme terme de comparaison l’industrie, qui est une forme tangible de l'intelligence.

Nous le répétons, nous ne pensons pas que l'intelligence de l’homme soit faite d’une essence particulière, qu’elle ait une origine différente de l'intelligence animale. La différence est qualitative, sans doute, mais elle tient au fond à une différence quantitative. Or celle-ci est tellement grande qu’on a l’impression que le passage de l'intelligence animale à l'intelligence humaine ne s’est pas produit seulement par l’évolution de la première, mais surtout par un apport brusque de quelque chose qui était déjà préparé, latent pour ainsi dire. L'intelligence humaine a dû pouvoir s’abreuver en abondance à la source même qui pour l'animal a été très parcimonieuse. Cette source, nous la connaissons : elle se trouve dans l'être vivant, c'est la puissance d'invention biologique, qui a à son actif la réalisation du monde vivant, riche d'expérience et de tâtonnements dans son œuvre de réalisations biologiques. On dirait que c’est ce facteur de l'invention du monde vivant qui, à un moment donné, a débordé de son chantier séculaire sous forme d'intelligence cérébrale humaine, se donnant le nouveau champ d'action qu'est le milieu extérieur. Et quoi d'étonnant que nous le voyons réaliser dans ce milieu extérieur presque exactement ce qu'il a inventé à l’intérieur de l'être, guidé par les mêmes tendances vers un même idéal, employant les mêmes méthodes ? De sorte que l’activité humaine, notre civilisation, nous apparaît comme étant la continuation de l’évolution du monde vivant.

Ayant, peut-être, à peu près terminé son œuvre biologique avec l'apparition de l’homme, cette puissance biologique d’invention est sortie de l'organisme pour continuer son activité dans le monde extérieur.

S'il en est ainsi, on devra trouver de profondes analogies entre les réalisations du monde organique et celles de l’industrie humaine, entre l’évolution du monde vivant et l’évolution de la civilisation, entre la vie et la technique humaïne. Les produits <naturels » d’une part, que sont les êtres vivants, et les produits « artificiels », que sont ceux de l’industrie humaine, devront dans ce cas porter le même cachet d’origine et trahir le même artisan. C'est ce que nous allons examiner dans le chapitre suivant.

Il est remarquable que l'intelligence à pouvoir inventif extérieur qu'est AtLicene humaine, soit apparue chez l'être qui cst au sommet de l'évolution du monde vivant, et dont il est le