Čovek i inventivni život

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Notre alimentation, qu'est-elle à notre point de vue ? Nous ne savons pas fabriquer nos aliments, aussi sommes-nous obligés de nous adresser à l’industrie biologique, qui, elle seule, sait fabriquer nos principes alimentaires à partir de l’eau, du gaz carbonique et des sels minéraux. Mais il n’y a aucun doute que dans un avenir qui n’est probablement pas très lointain, l’homme saura fabriquer, à un prix de revient acceptable, les principaux constituants de son alimentation ; ce qui sera, à notre point de vue également, le passage du domaine biologique au domaine de l’esprit humain, trait dominant de l’évolution biologique à l’époque actuelle.

L’émancipation alimentaire de l'homme envers l’industrie biologique modifiera de fond en comble les conditions économiques, sociales, démographiques et biologiques de l'humanité. Rien qu'en sachant fabriquer économiquement l’amidon et le sucre à partir de l’eau et de l’acide carbonique comme le fait la plante, on toucherait à plus de la moitié de l'énergie alimentaire que l’agriculture fournit à l’humanité.

Il y a pour l’homme un sujet d’humiliation dans le fait que son existence dépend de la réussite annuelle de ce que l’on peut appeler l’indutrie alimentaire biologique ; que son existence dépend dans bien des régions du globe, où l’eau coule en abondance, de la quantité d’eau tombée du ciel, que la famine règne maleré l’abondance des matériaux chimiques constitutifs des principes alimentaires, eau, acide carbonique, azote, pour la seule raison qu'il ne sait les associer comme le fait un grain de chlorophylle.

Mais déjà l’homme intervient par son intelligence dans cette industrie chimique de la plante. Celle-ci, qui sait puiser tout le carbone dont elle a besoin dans l'atmosphère, qui n’en contient que des traces, ne sait exploiter l’azote, élément également imdispensable, qui constitue les quatre cinquièmes de l’air dans lequel les végétaux sont plongés. L'industrie humaine a récemment appris à faire ce que la plante ne sait pas faire, parant à ce grave défaut : ellé fait à l’aide de l'azote atmosphérique la synthèse de substances azotées (ammoniaque, nitrates, cyanamide), utilisables par la plante à laquelle elle les offre. Iei l’industrie humaine s’est incluse dans l’industrie biologique, l'intelligence a complété l'intelligence biologique, qui montre là une inconcevable lacune. La récolte d’un champ fertilisé par des engrais artificiels est, en réalité, dans son chimisme même, le produit d’une collaboration de deux industries : celle de l’homme ct celle de la nature, un produit mixte formé en partie dans l'usine, en partie dans les champs.

Ce qui est caractéristique de l’évolution arrivée au terme humain, c’est, comme nous l’avons vu, le passage du domaine proprement biologique à celui de l'intelligence. Ce passage a lieu