Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

THÉROIGNE DE MÉRICOURT. ill

réclamer sa mise en liberté. Un voisin à qui elle put ainsi parler vint plaider sa cause auprès du Comité de sûreté générale, mais on n’eut pas de peine à le fixer sur l’état mental de sa protégée 1. Théroigne, sans se décourager, prit le parti d’écrire à tous les personnages en vue, sans distinction d'opinion, pour réclamer leur secours, pour leur prêcher l'union entre les républicains, son idée fixe, idée généreuse qui avait surnagé dans le naufrage de sa raison. C’est ainsi qu'oubliant ses anciennes préventions contre les robespierristes, elle adressa à Saint-Just une série de lettres dont la dernière, écrite le 8 thermidor, la veille de la chute de Robespierre, fut retrouvée, encore cachetée dans les papiers du jeune conventionnel, et transmise, le 16, au Comité de sûreté générale, par le comité révolutionnaire de la section Lepelletier ?. « Je suis toujours en arrestation, dit Théroigne. J'ai perdu un temps précieux. Envoyez-moi deux cents livres et venez me voir. Pourrai-je me faire accompagner chez vous? J'ai mille choses à vous dire. Zl faut établir l'union.

1. Rapport fait au nom des comités de Salut public et de Sûreté générale sur les événements du 9 thermidor an II, par Courtois, p. 182.

2. Id, p.131.