Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt
112 THÉROIGNE DE MÉRICOURT.
Il faut que je puisse développer tous mes projets. J'ai de grandes choses à dire. Je n'ai ni papier, ni lumière, ni rien. Il m'est impossible de rien faire ici. Mon séjour m'y a instruit; mais si j'y restais plus longtemps sans rien faire, sans rien publier, j'avilirais les patriotes et la couronne civique. (La couronne que les fédérés marseillais lui avaient décernée après le 10 août.) Vous connaissez mes principes. J'espère que les patriotes ne me laisseront pas victime de l'intrigue. » L'appel ne pouvait pas être entendu. SaintJust avait déjà gravi la plate-forme de l’échafaud quand on apporta chez lui cette lettre, où, à côté de symptômes trop clairs de la manie de la persécution, éclataient les dernières lueurs d’une intelligence d'élite, le dernier cri d’une âme si profondément dévouée à la cause révolutionnaire.