Étude sur les idées politiques de Mirabeau
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grande partie des réformes de la Constituante. Le prince lut le mémoire, l’approuva et fit dès lors quelquefois consulter celui qui en était l’auteurt.
En même temps, Mirabeau continuait des pourparlers, engagés dès avant les journées d’octobre, avec le marquis de La Fayette et d’autres députés. Le général et le tribun avaient tous deux des vues opposées. Tandis que le premier voulait donner aux ministres un défenseur dans la personne de Mirabeau, celui-ci n'avait d'autre but que de se servir du général pour renverser le cabinet. En attendant, La Fayette et La Marck présentèrent Mirabeau, l’un à Montmorin, l’autre à l'archevêque de Bordeaux. Les deux ministres lui firent cette fois le meilleur accueil’. L'union de Mirabeau et de La Fayette semblait complète et, la rendant publique, le député de Provence prononça à l’Assemblée l’éloge du général, en même temps que celui de Bailly, maire de Paris (19 octobre 1789)5.
De son côté, Monsieur intervint pour établir des relations régulières entre Mirabeau et la cour qui, dans l’espoir de désarmer l’homme qu’elle considérait comme un ennemi, consentit à traiter avec lui. Il résulta de ces négociations un pacte par lequel le roi promettait à Mirabeau, à la condition que ce dernier soutint sa cause, une ambassade et, en attendant, une pension mensuelle de 50,000 livres. Cette somme avait fait l’objet de longues discussions entre La Fayette et Mirabeau. Celui-ci mettait d'autant moins de discrétion dans ses demandes que ses affaires étaient plus embarrassées. Jusqu’alors, La Marck lui avait avancé de l'argent sur l'héritage qu’il pouvait attendre de son pères. C'était un cadeau délicatement offert, car le marquis de Mirabeau mourut presque ruiné et ce fut le second de ses fils (Wirabeau-Ton-
1. Corr. Mirabeau-La Marck, v. I, p. 125, 131, 352, 360, 361 et 364. La Fayette, v. II, p. 363. La Meth, Hisloire de la Constituante, v. I, p. 181. Thiers, v. 1, p. 198. Dumont, à qui le mémoire du 15 octobre fut communiqué, s'en effraya. Il le rapporte en exagérant les projets anti-démocratiques de Mirabeau (p. 207-215). Ce mémoire ne fut sans doute pas sans influence sur l’entreprise malheureuse du marquis de Favras.
2. Corr. Mirabeau-La Marck, v. I, p. 385. La Fayette, v. Il, p. 363, 365-366, 369, 413. La Meth, v. I, p. 181.
3. Mon. Disc. du 19 octobre 1789. Corr. Mirabeau-La Marck, v. 1, p. 389. La Marck, v. I, p. 389. La Fayette, v. II, p. 373.
4. Ce traité fut trouvé dans l'armoire de fer. La Fayette, v. Il, p. 49. Il doit dater de la fin d'octobre 1789. Corr. Mirabeau-La Marck, v. I, p. 361.
5. Corr. Mirabeau-La Marck, v. I, p. 396, 400-409. La Fayette, v. II, p. 3606.