Étude sur les idées politiques de Mirabeau
71 F. DEÉCRUE.
tait qu’il eût été abandonné sous la monarchie et il en demanda le rétablissement. Il applaudit aux mesures prises en Angleterre pour obtenir l'unanimité des votes du jury; il approuve de même la latitude laissée à l’inculpé pour récuser les jurés*. Les rédacteurs du Courrier les veulent partout‘, mais ils les trouvent surtout nécessaires dans l'instruction criminelles. Ils aspirent enfin au moment où la loi sera si simple que l’art du jurisconsulte deviendra superflu.
La nouvelle organisation judiciaire décrétée par l'Assemblée ne satisfit point Mirabeau. Le Courrier redoutait cette nouvelle aristocratie qu’elle avait créée. La hiérarchie des tribunaux de districts et de départements lui paraissait trop compliquée, trop capable de corruption”. Il reprochait à l’Assemblée d’avoir mis de la précipitation à réformer la justices. Mirabeau, dont les vues ne différent jamais complètement de celles de son journal, craignait aussi que la Constitution ne fût menacée par cette.réorganisation et ne croyait pas que le nouvel ordre de choses pût durer®. Il ne devait s’en prendre qu'à lui-même. Il n'avait pas assez fait sentir son influence dans cette partie de la Constitution.
Ve L'ADMINISTRATION DU ROYAUME.
Division territoriale. — Municipalités. — Centralisation et fédéralisme.
Une des réformes les plus durables de la Constituante consiste dans la nouvelle administration du royaume. Mirabeau ne pouvait manquer de s'intéresser à cette question, car il jugeait du bonheur d’un pays à sa population et faisait dépendre la population d’une bonne administration. Tant que subsista l’ancienne division du royaume, Mirabeau, disciple de l’école physiocra-
1. Lettres de cachet, v. Il, p. 183.
2. Ibid., v. I, p. 190.
3. Ibid., v. IL, p. 193.
. Courrier de Provence, v. VIII, p. 64.
. Lettres de cachet, v. IX, p. 197.
. Courrier de Provence, v. XI, p. 321-323; v. XIE, p. 511. . Courrier de Provence, n° 82, p. 10; v. VI, p. 120.
. Ibid., v. VU, p. 145 et 146.
. Corr. Mirabeau-La Marek, v. LH, p. 211 et 212.
0. Monarchie prussienne, v. I, p. 245.
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