Étude sur les idées politiques de Mirabeau

LES IDÉES POLITIQUES DE MIRABFAU. FA

tricts de la capitale pour former la municipalité1. I] y travaille lui-même avec d'autres collègues. « Toute municipalité, dit-il, ne doit être désormais que l’assemblée représentative, plus ou moins nombreuse, des habitants d’une communauté, comme une assemblée de département sera l'assemblée représentative d’un district, et le corps législatif l’assemblée représentative du royaume?. » Le royaume est une vaste municipalité. Ces municipalités prennent des mesures de police; aussi disposent-elles de l'armée, moyennant qu'elles en informent le Corps législatif#. La loi de Mirabeau sur les attroupements, en les rendant responsables de l’ordre, leur confiait des pouvoirs étendus{. Mais quand elles prétendirent usurper toute l'autorité, Mirabeau s’efforça de les faire dépendre plus étroitement du gouvernements.

Il fallait d'abord les subordonner aux départements dont l'autorité exécutive était représentée par des directoires. Les membres du directoire devaient être pris, selon les idées de Mirabeau, parmi les éligibles du département, afin qu'ils fussent connus de ceux qui les nommaient. Pour diriger le choix des électeurs, Mirabeau proposait aussi de fixer une gradation dans les dignités électives. Il réclamait une éducation politique, une hiérarchie administrative. Il insistait sur la nécessité d'apprendre à remplir des fonctions supérieures en faisant un stage dans les fonctions inférieures. Tout citoyen actif, éligible aux charges municipales à l’âge de vingt et un ans, devait, selon lui, avoir êté deux fois élu aux assemblées municipales, départementales ou judiciaires, avant de se porter candidat à l’Assemblée natiorale. Les charges administratives demandent du zèle, mais les fonctions législatives exigent en sus la connaissance des hommes et des choses. Dès lors l'électeur ne sera plus dans la nécessité de tenir compte de l’âge du candidat, car « la raison et l'expérience exigées pour le gouvernement dépendent moins du temps qu’on a vécu que de l’usage qu’on en a fait. Les hommes müûrissent

=

+ Sa motion se trouve aux Arch. nat. : Assemblée constituante, C $ 1, 220. . Moniteur. Discours du 10 novembre 1789.

. Courrier de Provence, n° 44, p. 1. 21 septembre 1789.

Moniteur. Discours du 14 octobre 89, du 16 février, du 22 février, du 23 février 90 et du 1° mars 91. Courrier de Provence, n° 54, p. 2 à 9; v. I, p. 343; v. VI, p. 348; v. VI, p. 400; v. XIE, p. 291.

». Moniteur. Discours du 10 septembre 89, du 12 janvier et du 18 avril 90. Courrier de Provence, n° 85, p. 13; n° 87, p. 8 et 18; v. VI, p. 576; v. VII, p. 427; v. VII, p. 210; v. IX, p. 88.

6. Courrier de Provence, n° 68, p. 8 et 20.

Æ Vi 9