Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

INTRODUCTION V

Il

Pour se convaincre de l’erreur des attitudes réactionnaires, il est nécessaire de renoncer à cette idée que la Révolution française fut une simple révolte.

Elle en a engendré d’horribles, mais elle a été la carte forcée, imposée par un grand joueur, le peuple. — Bien plus, sauf en Bretagne, où la noblesse n’a cédé que devant la force, partout en France l’ordre des nobless’était mis alors dans le jeu du peuple. Oui, mes jeunes amis, nos pères, réunis dans leurs comices, aux chefs-lieux de districts, avaient demandé avant toute réunion des États généraux d’être admis à payer limpôt comme le dernier des bourgeois, à ne plus compter dans la nation comme ordre, à n'y compter que comme individus. En plus d’un endroit même, ils avaient réclamé l'avènement de la démocratie religieuse au lieu et place de l’aristocratie sacer: dotale.

Les preuves de cet accord de caste avec la France moderne abondent.