Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands

DE LA THEOPHILANTHROPIE. 37 Sylvain Maréchal, ami de Lalande, et dont l’athéisme était connu.

Une autre fois, au temple ‘de Saint-Germain-l’Auxerrois, les Théophilanthropes fétèrent la tolérance. Généralement la célébration de ces fêtes était marquée par des distributions de livres ; les Réflexions de Lareveillère sur le culte, les Conseils d'un père à son fils, par François de Neufchâteau, furent répandus à profusion, le jour de la fête de la religion naturelle.

Dans l’idée théophilanthropique, il n’y a pas à proprement parler de sacrements, c’est-à-dire d’actes auquels on attache une valeur, uneeffcacité particulière, etqui par cela même doivent être accomplis par un homme revêtu d’un caractère spécial. Pourtant les théophilanthropes avaient des cérémonies pour les cireonstances les plus solennelles de la vie, pour le mariage, la naissance, la mort.

Quand un enfant était né dans une famille appartenant à la société Théophilanthropique, on l’apportait à l’assemblée, au moment ou finissait le culte. Le père déclarait les noms donnés à l'enfant dans l'acte civil et présentait cet enfant au chef de famille qui avait célébré le culte, le tenant élevé dans ses bras. Le chef de famille présidant au culte adressait alors au père les paroles suivantes : « Vous promettez devant Dieu el devant les hommes d'élever N.. dans la doctrine des Théophilanthropes, de

-lui inspirer dès l'aurore de sa raison, la croyance à l'existence de Dieu, à l’immortalité de l'âme, et de le pénétrer de la nécessité d'adorer Dieu, de chérir ses semblables et de se rendre utile à sa patrie ? » À quoi le père répondait: « Je le promets ! » Sans en faire une obligation absolue, les Théophilanthropes recommandaient que le père fut assisté d’un parrain et d’une marraine, et dans ce cas, le ministre du culte s'adressant à eux, leur disait : « Vous promettez devant Dieu et devant les hommes de tenir lieu à cet enfant, autant qu'il sera en vous, de ses père et mère, si ceux-ci élaient dans l'impossibilité de lui donner leurs soins ? » — « Nous le promettons. » Le père de famille adressait alors une allocution sur les devoirs des pères, des