Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 299

son chef, la conspiration n’avait plus aucune chance de réussir.

Le ministre de la guerre, Clarke, en quittant précipitamment son hôtel, était venu trouver Parchichancelier. Par mesure de précaution, ils envoyèrent aux élèves de l’école de Saint-Cyr l’ordre de se transporter en hâte à Saint-Cloud pour veiller sur limpératrice et sur le prince impérial.

Cambacérès se rendit lui-même au palais de SaintCloud pour apprendre à l’impératrice les événements du jour, et pour la rassurer, si déjà la nouvelle en était arrivée jusqu’à elle. Gette princesse reçut avec une sorte d’indifférence et d’apathie les graves nouvelles que lui apportait Parchi-chancelier de l'Empire. Elle se disposait à monter à cheval, et parut fort contrariée d’être ainsi troublée dans ses projets de promenade.

« Eh bien ? monsieur, qu'auraient pu faire de moi les conjurés, de moi, la fille de l’empereur d’Autriche? » Elle oubliait Marie-Antoinette. Madame, répondit assez peu galamment l’ancien rédacteur de la loi des suspects, on se fût d’abord assuré de votre personne pour décider ultérieurement de votre sort. Quant à votre fils, on l’eût déclaré bâtard, et on leût mis aux Enfants-Trouvés. » Telles sont du moins les paroles que prête à Cambacérès un des panégyristes