Histoire des deux conspirations du général Malet

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les plus outrés du régime impérial. Marie-Louise sourit d’un air d’incrédulité et, d’un geste, congédia larchi-chancelier. Il est à croire que Malet triomphant aurait toujours eu pour elle plus d’égards que ne devaient lui en témoigner, dix-huit mois plus tard, les nobles alliés de son propre père.

Lorsque Cambacérès revint à Paris, tout était fini. La conspiration était entièrement étouffée ; dès onze heures du matin il n’en restait plus trace. Tous ceux qui y avaient joué un rôle actif, sciemment ou non, étaient arrêlés, à l'exception de l'abbé Lafon et du jeune Boutreux. Le Corse Boccheiampe, que sa mauvaise étoile avait fait depuis un mois le compagnon de cellule du général Guidal, et qui avait dû à cette circonstance de sortir avec lui de prison, errait comme une ombre dans les couloirs de la préfecture de police, quand il fut rencontré par un employé supérieur. On lui demanda ce qu’il faisait là. Il eut limprudence de répondre qu'ayant quitté la Force le matin même, il venait demander au préfet une carte de sûreté et un permis de séjour à Paris. Ce fut sa condamnation. Il fut réintégré en prison, d’où il ne sortit que pour aller devant la commission militaire, et de là à la plaine de Grenelle.

L'abbé, comme on l’a vu, ne s'était pas montré depuis qu'on avait quitté la maison de santé du