Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 281

docteur Dubuisson. La police impériale ne se consola pas aisément de la perte de cette proie. Elle se livra à toutes les recherches imaginables. Le maréchal Moncey, inspecteur général de la gendarmerie, s’en mêla lui-même. Tout fut inutile, comme je Pai déjà dit.

Lafon échappa aux vengeances de l’implacable Lyrau.

Moins heureux fut le jeune Boutreux. Chargé par Malet de l'administration de la préfecture de police, il n'avait usé de son pouvoir éphémère que pour donner quelques ordres sans importance. Le pauvre et honnête garçon n’était pas à la hauteur de la situation. Assez inquiet dans l’intérieur de sa préfecture, il était sorti pour aller à la découverte. Il se trouvait sur le quai de lHorloge, quand Rabbe et Laborde reprirent possession de l'hôtel de la préfecture. Il pouvait aisément s'échapper, n’étant pas connu, se mettre en sûreté au loin, comme avait fait Lafon; mais il ne cerut pas, dans son innocence, qu’il pouvait lui arriver grand mal. Il ne savait pas que la raison d’État n’a point d’entrailles.

On le chercha assez longtemps sous le nom de Balancié, nom sous lequel il s’était installé à la préfecture de police. Cela seul dérouta pendant quel_ que temps les recherches dont il était objet, car il