Histoire des deux conspirations du général Malet

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la mort de Pempereur. Et comme on trouvait excessive sa crédulité, il nvoqua l’exemple du coup d'État du 18 brumaire, auquel il avait concouru de la même façon, et dans lequel l’armée avait trempé sans se rendre exactement compte de ce qu’elle faisalt. Le rapprochement était écrasant pour Bonaparte. Qu’était-ce en effet que l’aventurier de Brumaire? Un conspirateur favorisé par la fortune. Seulement, c'était la conspiration du crime, au lieu d’être celle de la vertu. Fort de l’ambition et de la cupidité des gens en place, comme l’a si bien dit Nodier, il s’était attaqué à un gouvernement fondé sur le droit, sur la raison et sur la liberté, dont le temps eût fait disparaître les imperfections, et qui eût assuré aux Français un long avenir de gloire, de bonheur et de dignité; Malet, au contraire, s'inspirant de la seule pensée de la justice, s’en était pris à un gouvernement né de la plus scélérate des actions, qui n’était que l'assemblage de tous les forfaits couronnés, qui d’un peuple libre avait fait un troupeau d’esclaves, et qui vouait ce grand pays de France à l’opprobre et au mépris.

Telle était la signification du rapprochement soulevé par Lahorie. Qu’y avait-il à répondre à cela? Rien. Aussi l’accusation demeura-t-elle muette. Ces