Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 279

d’un grand peuple levé pour sa défense, il ne dit rien, sinon qu’ilavait eul’intentionde proclamer la liberté des serfs, mais qu'ayant reconnu l’abrutissement de cette classe nombreuse du peuple russe, il y avait renoncé dans l'intérêt d’une foule de familles. Qu'on vienne donc soutenir encore, comme on nous l’avait fait accroire dans notre jeunesse, que Napoléon, c'était la Révolution armée, secouant sur le monde les trésors d'indépendance et de liberté qu’elle avait apportés dans les plis de sa robe.

A quinze mois de là, ce même Sénat proclamait la déchéance de empereur, en Penveloppant de considérants où l’on retrouve — coïncidence bien remarquable — l'esprit de l’acte imaginé par Demaillot et par Malet. Ce qui suffirait à prouver que ce dernier n’était point un fou et un maniaque, comme M. Thiers, par une étrange aberration, a eu la malheureuse idée de Pappeler. Et, chose encore à noter, ces considérants avaient été rédigés par le sénateur Lambrecht, un de ceux que le Jacobin Demaillot avait mis dans son gouvernement provisoire.

Le conseil d'État ne fut ni moins plat ni moins servile que le Sénat. C’était dans Pordre. I avait pour président l’ancien girondin Defermon, qui s’était montré le complice fervent de la réaction thermidorienne. Ce transfuge de la liberté témoigna toute la