Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 281

Done, tous nos malheurs venaient de Pidéologie. C'était elle qui avait amené le règne des hommes de sang et proclamé comme un devoir le principe de l'insurrection. Mais il oubliait, le sinistre fuyard, qu’une seule de ses dernières batailles, celle de la Moskowa, avait coûté dix fois plus à l’humanité, pour rien, en pure perte, pour le plaisir, que la Révolution tout entière pour assurer le triomphe de la justice et du droit. Il oubliaït que si Lafayette et, après lui, la Convention nationale avaient proclamé l'insurrection comme le plus saint des devoirs, ils n'avaient eu en vue que la révolte légitime contre les gouvernements parjures et violateurs des droits du peuple. Et il osa, en terminant, invoquer les noms des Harlay et des Molé, lui qui, pour monter au pouvoir suprême, avait violé les serments les plus sacrés et étranglé le droit et la loi!

Quelques jours après, ce fut au tour de la magistrature de venir traîner sa robe dans la boue et se vautrer aux pieds du maître; la magistrature qui, dans un État libre et bien organisé, ne devrait jamais avoir rien de commun avec le pouvoir exécutif. Le premier président de la cour impériale était un Séguier, l'empereur ayant tenu à mettre, autant que possible, à la tête des grandes fonctions publiques, des revenants de Pancien régime.