Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation

LA THERMORÉGULATION 25

mesurer sa calorification dans ces conditions, avant l'apparition de l’hypothermie.

Si l’on se reporte au tableau donnant la température critique inférieure de quelques homéothermes (1er fasc., p. 16), on verra que l’on devrait disposer de moyens expérimentaux permettant de mesurer les échanges à des températures très basses dans la plupart des cas. On devrait pouvoir mesurer la production calorique ou les échanges gazeux à des températures au-dessous de —1000. De telles expériences ne sont guère réalisables que dans des usines à air liquide, vu les grandes quantités de ce liquide réfrigérent nécessaires. De plus des appareils spécialement adaptés à ces mesures sont nécessaires, ne serait-ce qu'à cause de la solidification de l’acide carbonique à ces basses températures d’expérimentation. Aussi ne dispose-t-on que de données peu nombreuses concernant le métabolisme de sommet obtenu par l’action directe de la température ambiante. D’après LerèvREe, l’homme étant placé nu dans un courant d'air à 5° sa thermogenèse s’accommode d’une façon durable à un niveau trois fois supérieur à celui du métabolisme de base. GraJA [66] a mesuré le métabolisme de sommet de quelques homéothermes, soit sous la seule influence du froid, soit combinée avec le bain froid, l'animal étant, de plus, au besoin tondu ou partiellement plumé. Dans ces conditions, même lorsqu'elles sont artificielles, on arrive à placer les homéothermes à la limite de leur résistance envers le froid, ce qui ne signific pas que l’on obtiendrait absolument les mêmes résultats en forçant l’organisme à donner sa calorification par le seul abaissement de la température ambiante au niveau de sa température critique inférieure. Il ressort de ces expériences, résumées dans le tableau suivant, que le métabolisme de sommet dans la série des homéothermes est, comme le métabolisme de base, fonction de la surface corporelle ; par conséquent, le métabolisme de sommet et le métabolisme de base sont chez diverses espèces d’'homéothermes dans un rapport assez constant. Ce rapport, désigné par GrazA quotient métabolique, a en général la valeur de 3 à 4; c’est-à-dire que sous l'influence du froid les homéothermes, dans la plupart des cas, peuvent tripler ou quadrupler leur calorification à la neutralité thermique, celle du métabolisme de base.