Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation

A LA THERMORÉGULATION

pas de doute que les lipides aussi bien que les glucides peuvent subvenir à ces besoins de calorification. Pour les lipides, nous en avons la preuve dans le fait que dans le jeûne, l’organisme luttant contre le froid, ses réserves glucidiques disparaissent promptement, de sorte que la majeure partie de la calorification doit être ensuite fournie par les graisses de réserve.

Pour les glucides, la preuve est donnée par la très longue survie des animaux aux basses températures ne recevant comme nourriture que de l’empois d’amidon. Tandis qu’une alimentation exelusivement protidique ou lipidique prolonge à peine la vie du rat luttant contre le froid, par rapport à l’inanition complète, les glucides la prolongent tellement qu’il n’y a pas de doute qu’ils peuvent être la source de la calorification intense de l’homéotherme luttant contre le froid. Si dans ces expériences d’alimentation du rat, les lipides et les protides ne lui servent guère à la calorification, c’est sans doute à cause de la lenteur de leur digestion et surtout de l’inappétence qu'accuse le rat luttant contre le froid envers ces aliments (lard, viande, blanc d'œuf cuit), tandis qu’il mange en abondance de l’empois d’amidon (GiayA et GeLiNEo). A la neutralité thermique tous les trois potentiels alimentaires prolongent considérablement la vie du rat en comparaison avec l’inanition complète.

A la suite de la section de la moelle dorsale, la thermorégulation chimique étant conservée et la thermorégulation physique supprimée, FREUND et GRAFE [53] constatent que les échanges énergétiques sont fortement augmentés pour compenser la déperdition et que le métabolisme protidique augmente dans la même proportion. La suppression de la thermorégulation chimique par la section de la moelle cervicale fait augmenter très fortement la dépense azotée et sa part dans la dépense totale. On observe la même chose en supprimant la thermorégulation chimique par la morphine ou l’antipyrine. Dans ces cas, c’est l'interruption de conducteurs nerveux freinant la combustion des protides qui serait en jeu. Après section de la moelle cervicale, les échanges énergétiques ne sont que faiblement augmentés, la régulation n’est pas absolument supprimée, dans certains cas il y a sous l'influence de la température ambiante augmentation des échanges de 25 % sans que la température puisse être maintenue.

La dépense azotée minima chez les homéothermes de différentes

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