Jugoslovenski Rotar
devenus des pioniers ardents et fidéles de cette oeuvre, toute de bien, de beau et de vrai, qui symbolise l’idéal de I’humanité entiére. Les malheurs dont le monde a souffert pendant la derniere guerre ont semé dans les coeurs de tous les peuples le vif Фет де fa're tout ce qui est humainement possible pour que les horreurs d’une nouvelle conflagration ne se répétent plus. Cette nouvelle conception des relations internaticnales a trouvé un puissant appui dans la doctrine rotarienne, qui s'est donné comme but de rechercher les moyens Proptes a assurer l’entente et la paix entre peuples, afin que les forces et les énerg’es humaines soient employées au développement de ces peuples et a leur bien étre matériel et moral. II faut comprendre ce but et accueillir avec confiance les suggestions qui en découlent pour atteindre les résultats préconisés, en nous aidant mutuellement par une collaboration franche et loyale. Et si par notre activité nous arrivons a réaliser mos espérances, nous pourrons a juste titre étre, trés fiers, d’avoir été parmi les modestes artisans de cette grande ocuvre pacifique et bienfaisante seule Propre a assurer l’avenir et la prospérité de nos. peuples fréres. Netre histo‘re contemporaine a nous tous, peuples des Balkans, n’est pas bien Iongue. Nous avons reconquis le droit 4 la vie libre A une époque, ou nos fréres ainés de 1’Occident européen jouissaient depuis longtemps déja des bienfaits d'une civilisation séculaire. Mais chacun de nous ‘peut facilement découvrir dans son passe, outre les exploits militaires qui nous ont tour 4 tour couverts de gloire, le sillon de Vactivité pacifique et créatrice toujours plus profond, dont nous pouvons étre, 4 juste titre, fiers. Nous sommes incontestablement des peuples avides de lumiére, de science et de progrés. Nés dans un siécle d'impétialisme et de militarismie envahissants ou la force était cultivée comme une vertu ptimordiale, nous avons accompli le miracle de mener de front, avec des moyens plus qu’'insuffisants, deux oeuvres de grandeur inégale peut-étre, mais absorbant toutes les ressources et toutes les energies de nos deux peuples: celle de l’armmement et celle de Pinstruction. A constater Геnorme progres rćalisć еп l’espace de cinquante ams dans tous les domaines dé la culture et de la civilisation nous pouvens nous imaginer tout ce que nous aurions pu atteindre jusqu’ici, si nous n’avicns pas eu le malheur de naitre a la vie libre 4 une €poque ott le culte de Ја force matérielle était remis en honneur. Mais ce que nous avons pu, malgré tout réaliser jusqu’ici, notamment dans le domaine des sciences ct des arts, constitue un tableau trés encourageant. Les manifestations de la culture et de la civilisation sous leurs différents aspects, qui sont nationales, sans étre chauyines, ont le grand avantage de détacher nos regards des déceptions et des souffrances de l'heure présente pour les fixer sur l’histoire qui nous conseille la patience, qui nous enseigne le travail regénérateur et nous inspire l'espoir en un meilleur avenir. Des manifestations pareilles ouvrent les frontiéres, unissent dans leur pensée commune les peuples ayant pendant longtemps subi le méme sort et engendrent la solidarité la plus élevée la ou Vintrigue politique, les préjugés et la bétise humaine ont semé la aiscorde, la haine et la destruction. Répondant avec empressement a votre aimable Invitation d’assister 4 votre solennité rotarienne, nous avons voulu en méme temps vous montrer notre ardent désir de vivre avec vous les souvenirs réconfortants qu elle €évoque et d’apporter notre léger tribut a l’oeuvre de réconciliation générale préconisée par Vidéal rotarien, ainsi qu’a celle qui doit présider aux destinées de nos deux peuples-freres. La persévérance et l’effort sont la loi de la vie de nos paysans. Elles sont aussi la loi éternelle de I’humanité. L’expérience nous a apptis que dans [univers otdonné par le Créateur, il n'y a pas de place pour la fatalité. A la doctrine desséchante du fatalisme, opposons énergiquement la loi féconde et chrétaienne de I’effort.
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