L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

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32 CONSIDÉRATIONS HISTORIQUES

Ce cœur passa ensuite dansles mains de la famille Tillos (8) dont un des membres avait été l'élève de Pelletan auquel il fut rendu en 1814, au retour des Bour-

suader de le conduire pour y faire soigner ses écrouelles. Un jour, M°° Gonnhaut, née Leninger, ne fut plus admise à voir son fils à l'hôpital. Et quand le Dauphin mourut, elle aurait dit à une commère (on sait cela de troisième ou quatrième main): « Ce n’est pas le Dauphin qui est mort au Temple, c'est mon enfant. » Alors elle serait partie pour la Martinique, — patrie de Joséphine! (Grave, cela.) Seulement, dans les registres de l'Hôtel-Dieu, il n'y a pas trace du passage d’un petit Gonnhaut. Du moins, j'ai cherché, d’autres ont cherché, et personne n'a rien vu. — Dire donc que c’est Le petit Gonnhaut qui fut autopsié par Pelletan, ce n’est pas faire de l'histoire, mais du roman. — Quant au « premier » enfant substitué, les naundorffistes n'ont jamais pu s'entendre, même sur son nom.

8. Dans son Mémorre sur la conservation du cœur de Louis XVII, Pelletan a omis de dire, — et, par conséquent, personne ne sait, — à quelle date exactement le cœur lui avait été soustrait par son élève Tillos. 11 semble seulement que Pelletan en ait été privé une dizaine d'années. Tout n’était donc pas parfaitement clair dans cette affaire, et le mé-