L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

SUR LA QUESTION LOUIS XVII 33

bons ; le chirurgien fit la déclaration de sa remise dans un procès-verbal signé du chancelier Pasquier (Archives nationales).

Le docteur Pelletan offrit ce cœur à Louis XVIII ; il voulut aussi en faire hommage à la duchesse d'Angoulème comme d'une relique de son frère, de son roi, de son compagnon de captivité et de souffrance.

Le donateur pensait que Madame Royale, devenue duchesse d'Angoulême, accepterait avec empressement l'hommage de cette relique de son malheureux frère et qu'elle deviendrait pour elle l’objet d’un culte pieux.

Mais la duchesse d'Angoulême, qui savait parfaitement que le Dauphin n'était pas mort au Temple et qu'il vivait toujours (1), et ne pouvait, surtout à cette époque,

moire même remis par le chirurgien ne dispensait pas d'approfondir l’enquête.

1. Aucun texte n'autorise à formuler cette assertion. Les historiens les plus favorables à la thèse de l'évasion se risquent tout au plus à dire que la Dauphine conservait ou avait quelque temps conservé des doutes sur la mort au Temple, ce qui n'équivaut pas à la certitude de l’évasionet de la survie. Encorene peut-on invoquer jusqu’à cette date (1814) que la lettre de l'évêque de Nancy, la Fare, au P. del’Estrange, abbé de la Trappe (Vienne, 24 décembre 1798), lettre dans laquelle on lit, & propos d'Hervagault que le père abbé venait de découvrir: «... Je me borne à cette seule observa-

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