L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

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pardonner à ceux qui ont fait périr, lui écrit-elle,

memenace. Quand il aura des preuves positives, il me les donnera. — C'est-à-dire : je sais bien quil ne me les donnera jamais.

Sosthène de La Rochefoucauld, qui semble être mort partisan de Richemont, était de longue date un monomane de la survivance, égaré par Îles visions de Martin, et son insistance auprès de la Dauphine était telle que, pour avoir la paix, celle-ci n'avait plus eu qu'une chose à lui dire, — qu'elle avait dite, en effet: — Je crois, je sais mon frère mort. Vous prétendez qu'il est vivant. Eh bien, cherchez, je vousordonne de chercher. Nous verrons bien. — C'est l'attitude qu'a toujours euela duchesse d’Angoulème.

Quant à Naundorff, l’absurdité de ses propos etde sa candidature lui a été de suite si évidente qu’elle n'a jamais eu, en ce qui le concernait, le plusléger soupçon d'hésitation. Le récit des visites que lui fit, en janvier et en août 1834, Marie-Antoine-AndréCorneille Morel de Saint-Didier, comte par la grâce de Naundorff, n'a jamais été donné que par lui. L'invraisemblance de quelques-uns des propos qu'il prète à la duchesse est criante. Personne ne peut prendre au sérieux, dans son ensemble, le

témoignage de cet individu qui a constamment