L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

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SUR LA QUESTION LOUIS XVII o1 menti, qui ne s'appelait pas Saint-Didier et qui, après avoir fait partie de l'espèce d'agence de fabrication des faux dauphins (agence Bourbon-Leblanc), après s'être mêlé d'une foule d’affaires louches, est mort insolvable le 4 mai 1855 (renseignements fournis par M. Gustave Bord, qui traitera Le sujet).

Puisqu'on parle si souvent de la duchesse d’Angoulême, pourquoi ne reproduit-on jamais la lettre suivante, écrite de Frohsdorf le 10 juin 1851 et adressée à l'abbé Combalot par le comte de Montbel, l'un des confidents les plus autorisés de la duchesse et l’un des plus fidèles compagnons de son exil ? Cette lettre est publiée dans la brochure de Bégis, Louis XVII, 1896, pages 10-11.

Madame la comtesse de Marnes [nom que portait en exil la duchesse d'Angoulême] me charge de répondre à la lettre que vous lui avez adressée de Strasbourg. Elle vous remercie des renseignements que vous lui donnez sur les sectateurs d'une croyance absurde, dont on a fait pour elle, depuis l’année 1815, un moyen d’incessantes persécutions. Vingtsept personnes ont prétendu être Louis XVII. Les démarches que leurs crédules adhérents ont faites auprès de cette princesse ne pouvaient avoir aucun succès, parce qu'elle est positivement certaine que son frère est mort.au Temple, d’après l’assertion formelle de témoins oculaires, hommes honnêtes, qui connaissaient parfaitement l'enfantroyal, qui l'ontsoigné avec attention, qui ont recu son dernier soupir, qui ont pris part à son autopsie, qui ont accompagné ses restes jusqu'au cimetière Sainte-Marguerite, où ils furent inhumés en leur présence. Chaque jour, pendant la longue agonie de l'orphelin du Temple, ces hommes dévoués donnaient à Madame Royale des détails circonstanciés sur l’état désolant