La correspondance de Marat

INTRODUCTION Y

se trouvait condamné‘, il ne négligeait pas de prendre copie des lettres qu'il écrivait lui-même. Dans la fameuse perquisition du 22 janvier 1790, on saisit chez lui un nombre considérable de lettres, qu'il n'avait point détruites bien que la plupart d’entre elles n'eussent qu'un intérêt médiocre ?.

Après sa mort, on trouva chez lui un volumineux dossier sur lequel il avait écrit ces mots : Wa correspondance. C'était vraisemblablement le recueil des copies de ses propres lettres, car le procès-verbal de l'inventaire semble indiquer qu'il s’agit d’un cahier manuscrit et non d’un assemblage de lettres

1. Voici le tableau que Marat donne lui-même de son existence à l'époque de la Convention : « Sur les vingt-quatre heures de la journée, je n'en donne que deux au sommeil et une seule à la table, à la toilette et aux soins domestiques. Outre celles que je consacre à mes devoirs de député du peuple, j'en emploie régulièrement six à recevoir les plaintes d’une foule d’infortunés et d'opprimés, dont je suis le défenseur, à faire valoir leurs réclamations par des pétitions ou des mémoires, à lire et à répondre une multitude de lettres, à soigner l'impression d’un ouvrage important que j'ai sous presse, à prendre des notes sur tous les événements intéressants de la Révolution, à jeter sur le papier mes observations, à recevoir des dénonciations, et à m'assurer de la loyauté des dénonciateurs, enfin à faire ma feuille. Voilà mes occupations journalières. Je ne crains donc pas d'être accusé de paresse : il y a plus de trois années que je n'ai pris un quart d'heure de récréation. » (Journal de la République française, n° 93, mercredi 9 janvier 1193).

2. Ce sont surtout des demandes d'abonnement pour L'Ami du Peuple, ou des réclamations d'abonnés qui se plaignent de ne pas recevoir réguliérement le journal. Elles sont jointes au dossier du procès (Archives Nationales, BB*° 162).

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