La correspondance de Marat

vI INTRODUCTION

diverses”. D'ailleurs, lui-même nous fournit les: preuves de la sollicitude avec laquelle il gardait copie de ses lettres. Quand, le 20 novembre 1783, il écrit à son ami Roume de Saint-Laurent une longue lettre relative à son établissement en Espagne, il la fait suivre d’une série de pièces justificatives, parmi lesquelles se trouvent la copie d’une lettre qu'il avait écrite, quatre ans auparavant, au comte de Maillebois, et la copie de quatre billets adressés à Condorcet: en avril eten mai 1780. Plus tard, en 1789, il promet de publier un jour les lettres qu'il a précédemment écrites aux États-Généraux, ce qui indique assez læ précaution qu'il avait prise d’en conserver le texte. Enfin, en novembre 1790, publiant dans L’'Ami du Peuple la lettre d'un correspondant, il s'excuse, comme d’un cas tout à fait exceptionnel, de n'avoir pas pris copie de sa réponse et de ne la donner, par suite, que sous une forme approximative”. Malgré tant de précautions, ce qui nous reste de la correspondance de Marat se ramène à un total assez modeste. Mais, en dépit des mutilations qu'elle

4. «.. Un autre manuscrit in-4° sur la première feuille duquel se trouve écrit Ma correspondance... » (Inventaire des papiers de Marat, Archives Nationales, F7 4385). C’est peut-èire à ce manuscrit que Villiaumé fait allusion quand il parle d'une «correspondance inédite de Marat », qui lui fut communiquée par Albertine: Marat (ViccrAumÉé, Histoire de Jeanne Darc et réfutation des diverses erreurs publiées jusqu'à ce jour, Préface, p. 6).

2. «.. Je rapporte de mémoire ma réponse, car je n’en ai pas pris note » (L'Ami du Peuple, n° 284, jeudi 18 novembre #22 Cette réponse de Marat est d'ailleurs fort brève.