La Macédoine

V

coulé », ete. Dans Ja capitale, on ajouta foi à cette nouvelle el l’ordre fut donné à Ahmed-pacha, préfet de Monastir, car Velès relevait alors de Monastir, = de marcher ayec des troupes sur Velès et de réduire les insurgés à l'obéissance.

C'était au mois de janvier, par un froid excessivement rigoureux. Ayant appris en temps utile la noux elle de l'arrivée de troupes, Ismaël-effendi dépêcha un bey dans la direction de Prilep, à six heures de marche de Velès, à Ja rencontre d'Ahmed-pacha. Le bey fit semblant de ne pas connaitre le motif de l'arrivée du pacha ; et lorsque celui-ci lui demanda où on en était avec la révolte, il répondit qu'il n y avait pas de révolte dans la ville et persuada le pacha que les bulearisants de Velès étaient dans Jeur droit et que les Tures de la ville étaient en très bons termes avec eux.

La veille du jour de l'Epiphanie (le 5 janvier 1870), Ahmed pacha arriva à Velès et manda auprès de lui les Turcs notables, qui déclarèrent tous qu'ils pouvaient répondre des chefs bulgarisants, que ceux-ci étaient des gens honnètes el loyaux, que leurs revendications étaient très lécitimes et que les véritables rebelles étaient ceux d’entre les Serbes et les Tsintsares qui s'étaient ralliés au parti de l’évêque Antime. Une telle garantie donnée par les Turcs devait forcément assurer d'avance le triomphe des bulgarisants de Velès, qui déclarèrent le jour même à Ahmed pacha qu'ils ne voulaient plus Antime pour leur évêque et qu'ils ne reconnaissaient pas l’auterité du patriarcat de Constantinople, mais uniquement celle

de l'exarchat bulgare. Ahmed pacha télégraphia à Constanii-

nople que tout était calme à Velès et que les revendications des bulgarisants étaient légitimes.

Le lendemain matin 7 janvier, jour de la Saint-Jean, le pacha recut de Constantinople une dépêche disant que la Porte avait reconnu l’exarchat bulgare: Lorsqu'il en porta le texte à la connaissance des principaux notables, ce fut un délire d'enthousiasme. ù

_ Le pacha fit ensuite venir l’évêque Antime et l'accabla de de reproches pour avoir envoyé à Constantinople une nouvelle fausse. L'évêque eut tellement peur quil signa aussitôl sa démission, la remit au pacha et partit pour Constantinople.

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