La Macédoine

<t à toute la famille qu'ils ne devaient pas prononcer les sons « dj » et « © », mais, à Jeur place, « zd » et «€ st), autrement dit, qu'au lieu de dire « Kuca », « vedja », « Sveca », «€ Djurdjevdan », « gradjanin », ils devaient prononcer « K'sta », © yezda »; «<syesta », «© Georg ev-dan », « grazdanin ». Sur l'ordre de G. Draganoff, un autre de mes professeurs, j'ai fait une collection d'une quarantaine de chansons populaires des environs de Debar. Cependant, lorsque, à mon retour, je les ai présentées à ce professeur, il m'a dit que c'étaient là des chansons serbes, et aussitôt il a commencé, en ma présence, à les corriger et à les arranger conformément à l'idiome bulgare.

J'étais réellement offusqué de ce que le professeur avait pu dire que les chansons de ma contrée étaient serbes et que la langue en était serbe, car à ce moment j'étais déjà imbu de l'esprit bulgare, grâce aux bulgarismes que les instituteurs ne cessaient de minculquer. J'avais honte de parler le langage de ma ville natale. Au lieu de prononcer « ja », &ce », je disais, à la bulgare « az », « ste ». Mon éducation était faite de telle sorte que je méprisais ma douce langue maternelle et sa belle prononciation. Ah | soyez bénies, science et instruction ! Ce n’est que maintenant que j'arrive à sentir la pureté et les délices de ma langue maternelle serbe. Lorsque je retournerai chez moi, je prierai mon père et ma mère de me pardonner de les avoir iorturés en les poussant à apprendre le bulgare. Eclairé par la vraie science, je les revois maintenant me regarder de leurs yeux pleins de larmes en m’écoutant les inciter,

après ayoir moi-même perdu mon langage maternel, à le

renier à leur tour: (x)

(1) M. M. Veselinovic : Les Serbes de la Macédoine et de la Vieille Serbie. Belgrade, 1888, p. 1-8. M. Rista Ognjanovic, professeur au gymnase serbe à Skopljé, qui avait commencé aussi ses études à l’école ulgare, raconte Son propre cas de la même façon.

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