La question de l'Adriatique
Royer
Quoi qu'il en soit, à la faveur de ces faits, et aussi par d’autres voies, l’influence allemande descendait vers la Méditerranée par le Tyrol et la Carinthie. Peu à peu les agglomérations allemandes qui s'étaient formées à Trieste et à Pola prétendaient jouer un rôle. En même temps, la politique allemande arrêtait son attention sur les questions méditerranéennes. C'est par la volonté de l'Allemagne que dans le renouvellement de la Triple-Alliance furent mtroduites des clauses où la coopération des trois puissances dans la Méditerranée était envisagée et établie. On sait aussi avec quelle habileté elle sut profiter des évènements balkaniques pour installer dans cette mer une force navale qui, annoncée tout d’abord comme provisoire, ne tarda pas à changer de caractère et à devenir permanente (1). Il s'agissait, disait-on, de veiller Slaves de la double monarchie sont restées assez peu connues. L’archiduc lui-même prononça à Prague, dans un discours, ces mots significatifs : « Le dualisme a fait son temps ». On peut aussi consulter à ce sujet un curieux article de M. André Tudesq, Le rêve grandiose de l'archiduc héritier d'Autriche, publié dans le Journal du 27 décembre 1912."
(1) Sur toute la politique méditerranéenne de l'Allemagne au cours de ces dernières années, et notamment sur cette question de l'établissement d'une division navale allemande dans la Méditerranée, on pourra trouver des détails plus complets dans nos articles de la Dépêche du 29 janvier 1912 (Trieste port allemand)
et du 9 novembre de la même année (L'heure de l'Allemagne), et aussi dans notre cuvrage Le problème médilerranéen, pp. 27-35.