La question de l'Adriatique

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les trois flottes alliées et qui était alors, comme on sait, le golfe de Tarente. Il fallait donc chercher une base sur les côtes de l’'Adriatique. On se décida pour le port autrichien de Pola, qui, déjà affecté aux services de Ja flotte austro-hongroise, semblait tout désigné pour être le point d'attache de la division navale allemande, puisque cette force devait être placée, en cas de conflit, sous les ordres de l'amiralissime autrichien (1). Mais le port de Pola était étroit et suffisait à peine aux besoins de l’Autriche. Là encore, il ne pouvait s'agir que d'une station provisoire. Au début de février 1914, l'AIlemagne ne cachait plus son désir de trouver une base définitive ailleurs qu'à Pola. C'est alors que la presse italienne fit une courte mais ardente campagne pour que l'Allemagne adoptât un port italien. En réalité, l'Allemagne poursuivait, dès ce moment, un rêve qu'elle ne formulait pas très nettement, mais qui commençait néanmoins à s'imposer à l'attention de l'Europe.

Le magnifique port de Vallona, à l'extrémité méridionale de l’Adriatique, en face d'Otrante, attirait les désirs allemands. Ce n'était pas sans une secrète intention que l'Allemagne avait

(1) C£. Le Daily Telegraph du 9 janvier 1913.