La question de l'Adriatique

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avec tout son cortège de négociations, de pourparlers, de marchandages, d'offres et de demandes, avec toutes les perspectives de profit qu'ouvraient aux convoitises des pays neutres les sollicitations dont ils étaient l'objet, qui élargit jusqu'à des limites imprévues le champ des exigences italiennes. Dès le début d'octobre 1914, la question était posée dans toute sa force. La presse italienne agitait un programme d'expansion où Fiume et la Dalmatie s'ajoutaient aux terres irrédimées, et qui pouvail se résumer en deux mots : [a côte orientale de l’Adriatique, depuis Trieste jusqu'à Vallona, doit être tout entière sous la domination de l'Italie, à l'exception d'une enclave serbe qui, venant s ajouter à l'enclave monténégrine d'Antivari et de Dulcigno, donnerait à la Serbie le débouché maritime dont on consentait à reconnaître la nécessité. Ces idées et ce programme circulaient dans le public italien ets’enracinaient dans les esprits. Une association de propagande, Pro Dalmatia, se fondait pour travailler à l'annexion de la Dalmatie. Les journaux multipliaientles arguments, développaient les raisons ethniques, économiques, stratégiques, qui militaient en faveur de leur thèse, l'enthousiasme populaire s’échauffait sous le souffle d'un impé-