La question de l'Adriatique

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rialisme toujours en éveil et qui, depuis la conquête de la Libye et l'occupation du Dodécanèse, ne connaissait plus de frein.

_ Dèsce moment, l'argumentation italienne, qui n'a pas sensiblement varié depuis, se ramenait aux considérations suivantes :

1° Les côtes austro-hongroises de l’Adriatique qui sont habitées par des populations italiennes doivent rester à l'Italie au nom del'irrédentisme.

2 L'Italie doit réclamer également toutes les iles et toutes les côtes, même nonitaliennes, qui peuvent être, dans le présent ou dans l’avenir, une menace quelconque pour sa sécurité ou simplement pour sa suprématie navale.

En partant de ce double principe, on réclamait Trieste et l’Istrie comme terres irrédimées, et le reste, Fiume, la côte croate, les îles du Quarnero, la Dalmatie, l'archipel dalmate, et Vallona, au nom des intérêts stratégiques les plus graves (1).

(1) IL ne peut être question de citer ici tous les journaux italiens qui se firent l'écho de cette fièvre générale. Depuis les plus mesurés, comme {a Tribuna, jusqu'aux plus fougneux, comme l'Idea nazionale, tous se prononcèrent dans le même sens. Toutefois, “quelques esprits restèrent réfractaires à cet enthousiasme. Dans un articie écrit en lialie et d'inspiration nettement italienne, sur la Question de la Dalmatie, un collaborateur de la Gazette de Lausanne (n° du 6 mai 1915), avouait qu'en « Italie même, on n'est pas unanime à demander l'annexion de la Dalmatie », et que «bien des personnes craignent de provoquer ainsi la création d'un irré-

-<lentisme slave ».