La question de l'Adriatique

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tend pas à Gènes, quelle ne prétende ni à Trieste ni à Fiume (1).

L’Autriche chassée de l'Adriatique, et l'Italie désormais débarrassée de sa rivale, il était émident que le problème de l’Adriatique se trouvait radicalement résolu. Mais encore fallait-il assurer l'avenir, et, pour cela, ne laisser à aucune autre puissance, grande ou petite, la possibilité de rétablir, sous un autre nom et au profit d'une autre influence, la domination qu'on aurait arrachée à l'Autriche. Le meilleur moyen d'atteindre ce but était, sans contredit, de détenir soi-même le bien qu’on ne voulait pas voir tomber entre les mains d’un autre. Et, par la logique des choses, l'Italie se trouvait ainsi conduite à revendiquer, presque dans toute leur étendue, les rivages austro-hongrois.

La Serbie, atteinte dans toutes ses espérances, menacée d'être privée du principal bénéfice de trois guerres successives, ne pouvait sans protestalion laisser grandir le rêve italien. Car ce que l'Italie demandait, c'ébait la part de la Serbie, part deux fois méritée, et que rendaient deux fois légitime et la sauvegarde des imtérèts

(1) Cité par Ze Temps du 21 février 1915, qui ajoute que cet article

est « un véritable document » et qu'il « résume les aspirations traditionnelles el le sentiment populaire actuel ».