La question de l'Adriatique

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transaction entre les désirs de l'impérialisme italien et les rêves des Slaves de l’Adriatique.

Quelles étaient donc ces aspirations et ces rêves, que la Russie elle-même n'osait ni exposer ni soutenir? Ils se ramenaient à une formule brève et précise : l'annexion à la Serbie de tous les Yougo-Slaves d'Autriche-Hongrie, c'est-àdire la constitution d'un grand Etat indépendant, englobant dans ses frontières les Slovènes de Carniole, les Serbo-Croates de Croatie et de Dalmatie, et les Serbes de Bosnie, d'Herzégovine, du Monténégro el de la Serbie actuelle. Pour répondre aux nécessités ethniques, les frontières du nouvel Etat, amorcées à l’Adriatique dans les environs immédiats de Pola, et remontant vers le Nord en laissant à l'Italie la côte occidentale de l’Istrie, auraient atteint, par Goritz et la vallée de l'Isonzo, le cours de la Drave, qu’elles auraient suivi d’amont en aval jusqu'au nord de Belgrade, où elles auraient englobé la partie méridoniale du banat de Temesvar; de là elles auraient suivi les frontières actuelles de la Serbie et du Monténégro, et enfin la rive orientale de l’Adriatique, en enfermant naturellement dans leurs limites l'archipel dalmate toutentier. Peuplé d'environ 12 millions d'habitants, doté de quelques grandes villes