La question de l'Adriatique
2
Degree
à entretenir dans leur esprit et dans leur cœur le rêve d'une grande Serbie où ils eussent trouvé la liberté et la paix (1).
Peu à peu, cependant, et à mesure que Serbes et Croates lisaient plus clairement dans le jeu de l'Autriche, les rivalités s'atténuaient, puis s'effaçaient tout-à-fait. Il semble qu'on puisse faire remonter aux incidents de 1903 l’origine de ce rapprochement. En 1905, au congrès de Fiume, la coalition de l'élément slave était définitivement consacrée. Dès lors, d'année en année, tous les évènements, perséculions, procès politiques, emprisonnements, agitation parlementaire, contribuent, à travers des heurts inévitables, à resserrer les liens qui unissent les Yougo-Slaves. La scission de 1908 elle-même, qui sépare de la coalition les Serbes radicaux, n’est que passagère. Bientôt après, toute la nalion serbo-croate se trouve de nouveau un4nime dans le même effort vers le même but (2).
(1) Il ne peut ètre question de faire ici — mème brièvement le tableau du sort affreux de la Bosnie et de l’'Herzégovine sous le régime austro-hongrois. Nous renvoyons le lecteur à une étude de M. Gaston Gravier, La question agraire en Bosnie-Herzégovine, dans les Queslions diplomatiques el coloniales du 1* décembre 1911, et à deux arlicles parus, l’un dans le Temps du 9 juillet 1915 (Le sort d'un paysan en Bosnie et l'opposition germanique) et l’autre (Le problème de la terre et la colonisation ger-
manique) dans le numéro du 10 juillet du même journal. (2) Sur tous ces incidents, el, en général, sur le mouvement
LA QUESTION DE L’ADRIATIQUE. 5