La question de l'Adriatique
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La conférence a proposé au gouvernement l'adoption des mesures suivantes :
Créer un journal exaltant le patriotisme autrichien, dont la lecture serait imposée aux élèves des écoles : ne composer les bibliothèques scolaires qu'avec des livres de tendance autrichienne; obliger tous les élèves à porter des uniformes, de façon à ce qu'ils soient aisément reconnaissables dans les rues; donner aux maitres le droit d'ouvrir et d'examiner toutes les correspondances des élèves avec l'étranger; enfin proscrire de toutes les bibliothèques scolaires tous livres ou ouvrages dans lesquels serait cité le nom de la Serbie ou qui s’occuperaient de la guerre balkanique. I] est à remarquer que, dans cette lutte contre le sentiment national serbo-croate, l'élément italien s’est rangé du côté du gouvernement autrichien.
En effet, tous les procès-verbaux de la conférence ont élé rédigés en langue italienne.
Une telle tyrannie ne pouvait qu'alimenter le mécontentement serbo-croate, et, par suite, le mouvement séparatiste. À Agram comme à Serajevo, à Fiume comme à Raguse, tous les yeux et tous les cœurs étaient de plus en plus tournés vers la Serbie. Chaque coup porté par l'Autriche à Belgrade ou à Cettigné, l'affaire du port serbe sur l’Adriatique, l'affaire du consul Proschaka, l'affaire de Scutari, l'affaire enfin des frontières albanaises, {outes ces violences