La Serbie

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serbes qui attendent leur salut et celui du peuple serbe en Hongrie de la défaite des Austro-Allemands, Si, après la guerre, rien n’est changé en Hongrie, les Serbes et les autres nationalités réunies aux Magyars

disparaîtront. k * *

Malgré les épreuves que le peuple serbe a eu à subir pendant plusieurs siècles, il garde intacte sa conscience nationale avec le sens profond de sa civilisation propre. Dès leur arrivée en Hongrie, les Serbes avaient acquis la réputation de négociants habiles et experts et entretenaient des relations commerciales suivies avec la Turquie. Buda devint bientôt le centre de leur commerce et ils y furent jusqu’à la moitié du xixe siècle la colonie la plus importante. Aujourd’hui leur initiative se marque par la fondation de nombreuses coopératives économiques qui, malgré les difficultés créées parde gouvernement, se sont développées rapidement dans les vingt dernières années.

La culture intellectuelle des Serbes hongrois fait également honneur à leur nation. En contact avec la civilisation occidentale, les Serbes de Hongrie fondent la nouvelle littérature serbe. Pendant le xvine siècle tout entier et dans la première moitié du xixe, la science et la littérature serbe fleurissent en Hongrie. Le despote Georges Brankovitch dont nous avons parlé et l’archimandrite Yovan Raïtch écrivent l’histoire des peuples serbe et yougoslave. Zaharia Orfeline publie à la fin du xvie siècle, sa revue Magazin. Outre cela une étude documentée sur Pierre-le-Grand. Dosithée Obradovitch, ‘propagateur infatigable des idées empruntées à la philosophie rationaliste du siècle, écrit des ouvrages importants inspirés de la science anglaise et française. Athanase Stoïkovitch, recteur de l'université de Kharkov en Russie, fait paraître une Physique célèbre, et Pavle Kendielats un ouvrage sur la Nature. Grégoire Trlaïtch, professeur de droit à luniversité de Pétrograd, à côté de publications purement littéraires, donne d'intéressants ouvrages sur le droit civil, tandis que le métropolite Stefan Stratimirovitch publie, avec succès, des études d'histoire et d’archéologie. Manoïlo Yankovitch. à la fin du xvine siècle écrit quelques drames ; dans la moitié du siècle suivant Yoakime Vouitch et Yovan Stéria Popovitch suivent son exemple. Le désir des Serbes de développer leur culture s’est surtout manifesté par la fondation de l'association littéraire Matitsa Srpska (1825) qui, entre autres éditions importantes, a publié avant la guerre environ trois cents fascicules de la revue scientifico littéraire Letopis. Inutile de dire que la Matitsa est dissoute actuellement.

Dans la seconde moitié du xix£® siècle apparaît toute une série de savants, de littérateurs et de poètes. Nous ne citerons ici que Dioura Danitchitch, excellent philologue, rédacteur du grand dictionnaire serbocroate publié par l’Académie yougoslave de Zagreb; l’archimandrite Îlarion Rouvarats, fondateur de l’école critique d'histoire serbe; les poètes Branko Raditchevitch, Zmaï Yovan Yovanovitch, Laza Kostitch, Dioura et Miléta Yakchitch, l’auteur dramatique Kosta Trifkovitch, le nouvelliste Bogoboï Atanatskovitch, le romancier Yakov Ignatovitch. Les peintres : Novak Radonitch,

Ouroche Preditch et Pavle Yovanovitch et Dimitri Roujitch. Vers le milieu du xiIx® siècle, Novi Sad et Batchka deviennent le centre de la science et de la littérature serbes: c’est à Novi Sad que naissent le mouvement 0 mladinien (jeune-serbe)et son école littéraire qui prépare celle de l'époque contemporaine. La situation politique de plus en plus défavorable entrave ce mouvement intellectuel, et Novi Sad, après avoir été jusqu’à la seconde moitié du xx siècle le centre du serbisme, s’efface devant Belgrade, qui politiquement et intellectuellement, prend la première place entre les villes serbes.

RapoNIA YOVANOVITCH.

il faut diviser l'Autriche |

— Opinion des soclalistes minoritaires autrichiens —

Les socialistes minoritaires allemands de l'Autriche ont édicté vers la fin de juin ue manifeste, que nous venons de nous pro: curer. Il a été tiré secrètement et mis en circulation dans les différentes parties de l'Autriche par des femmes qui risquaient leur liberté en distribuant ce message révolutionnaire parmi le peuple.

Les passages principaux du manifeste sont les suivants:

« Les socialistes minoritaires allemands de l'Autriche dénoncent Scheidemann, David et Ebert, les chefs des socialistes majoritaires allemands, et Adler, Renner et Seitz, chefs des socialistes autrichiens, qui ont cessé d’être des démocrates honnêtes et révolutionnaires consciencieux. Autant nous désirons régler nos comptes avec le gouvernement impérial qui est considéré comme ayant provoqué la guerre, autant nous désirons régler nos comptes avec leurs complices socialistes. Pour les socialistes majoritaires de l'Allemagne et de l'Autriche, qui ont été les esclaves des gouvernements impériaux de ces deux pays, nous n'avons aucun pardon. Nous ne pouvons oublier leurs offenses au socialisme et il ne peut être question de réconciliation avec eux.

Le socialiste majoritaire Karl Renner a approuvé l'invasion de la Belgique et la violation de la neutralité belge. Renner, Seitz et Victor Adler, n’ont pas seulement approuvé l'invasion de la Belgique, mais ils en ont approuvé l'annexion par lAllemagne. Un autre socialiste majoritaire autrichien, Wilhelm Ellenbogen, s’est fait l’apôtre de l'annexion de la Serbie par l’Au-: triche.

La future paix de l’Europe ne peut être assurée que par deux méthodes: par la création d'Etats basés sur le principe des nationalités ou par des Etats purement démocratiques organisés selon les principes fédératifs. L'Autriche n’est ni un pays basé sur le principe des nationalités, ni un Etat démocratique. Pour ces raisons, il est indifférent que l’Autriche reste ou non intacte à la fin de la guerre. Si l’Autriche ne peut être organisée comme un Etat purement démocratique, ce qui est absolument impossible sous la dynastie des Habsbourg, elle doit être divisée en plusieurs Etats formés suivant les nationalités. Le zèle des socialistes majoritaires de l'Allemagne et de l'Autriche pour l'intégrité de l’Autriche et de la Turquie est une nouvelle preuve qu’ils sont simplement les instruments des impérialistes allemands et autrichiens.

LA SERBIE

L'intégrité de l'Autriche et de la Turquie n'est pas un idéal pour lequel les peuples allemand et autrichien doivent sacrifier leur vie. »

Ce manifeste des socialistes minoritaires allemands de l'Autriche, issu de la véritable compréhension des choses et des forces qui actionnent la vie de l'Autriche, prouve que

ADR PODIUM SAMIR GRALON VE RRNN 2PD C

| Samedi 12 Janvier 1918- Ne 2

les Allemands eux-mêmes commencent déjà à être persuadés que l’échafaudage austrohongrois ne sera pas viable en face des démocraties organisées qui naîtront du cataclysme actuel. L’Autriche-Hongrie doit être immolée pour le bien des peuples qui la composent et pour la paix universelle.

La Suisse et le ravitaillement de la Serbie

Le Comité suisse de sécours nous envoie la lettre suivante :

Monsieur le Directeur,

Dans votre numéro du 6 courant, vous avez publié un compte rendu très émouvant de la détresse en Serbie, fait par MM. Douchan Popovitch et T. Katslérovitch.

Je me permets de vous signaler un point sur lequel l'information de ces Messieurs semble incomplète. Après avoir exposé les privations dont souffrent les Serbes restés en Serbie, ces Messieurs disent qu'au point de vue des secours, la Serbie est presque oubliée par tout le monde, et ils ajoutent: “ Deux fois en 1916 arrivèrent une mission suisse et une mission américaine pour distribuer parmi la population de Belgrade, quelques vivres et vétements. »

En ce qui concerne la Suisse, nous croyons devoir vous faire remarquer qu'elle n'a pas oublié la Serbie, et qu’elle s'est efforcée de diriger de son côté, tous les secours que lui permettaient sa situation de pays neutre et ses faibles ressources.

Le Comité suisse de secours aux Serbes a expédié de Suisse même, successivement, trois convois de vivres el vêtements, et a fait expédier de Roumanie, avant la déclaration de guerre de ce pays, deux bateaux de mais. Ces divers envois ont été efjfectués pendant le cours de l'année 1916. Ils auraient été plus fréquents et plus abondants si la Suisse

. avait été plus indépendante au point de vue écono-

mique. Elle avait été soumise aux restrictions imposées par les Etats de l'Entente; elle n'a donc pu envoyer que des denrées de son propre sol et de sa propre industrie pour lesquelles elle avait la main libre. Mais à la fin de l'année 1916, les difficultés économiques en Suisse sont devenues telles que pour préserver la population d'une disette imminente, le gouvernement a dû interdire toute exportation de denrées alimentaires, et d'autre part, la Roumanie étant devenue belligéranté, il n'était plus possible uu Comité suisse de faire ravitailler la Serbie par l'intermédiaire de ce pays. Son œuvre s'est donc

Le prince héritier de Serbie et les Yougoslaves

En réponse aux félicitations reçues à l'occasion de son anniversaire, le 17 décembre, le prince héritier de Serbie a adressé à M. Ante Troumbitch, président du Comité yougoslave à Londres, le télégramme suivant :

« Je vous suis très reconnaissant, ainsi qu'au Comité yougoslave, des félicitations si pleines d'un patriotique enthousiasme que vous m'avez adressées. Je vois également dans la déclaration de guerre des Etats-Unis à l'Autriche-Hongrie, la plus grande ennemie de notre race, une nouvelle garantie de la réalisation de nos as-

trouvée paralysée par suite de circonstances absolument indépendantes de sa volonté, et malgré son grand désir de se rendre encore utile. Il ne lui restait qu'un moyen de reprendre sa tâche; c'était d'acheter des vivres pour les Serbes nécessiteux dans les pays de l'Entente pour les transporter et distribuer en Serbie par les soins de ses délégués et du Comité de bienfaisance central de Belgrade, mais malheureusement, les Etats de l'Entente ont refusé tout concours à cette œuvre, malgré toutes les démarches faites par le Comité suisse, et appuyées par le gouvernement serbe.

En présence de l'échec de ses efforts, le Comité suisse a prié le gouvernement fédéral d'offrir aux Etats de l'Entente son concours officiel pour assurer, sous sa haute direction, le ravitaillement de la population nécessiteuse de Serbie. Si cette offre bienveillante, qui a été soumise aux Etats de l'Entente, depuis plusieurs mois, n'aboutit pas, ce seront les propres alliés de la Serbie qui en porteront toute la responsabilité, et la Suisse ne pourra qu'éprouver le profond regret d'avoir eté empêchée de contribuer efficacement à une œuvre humanitaire, dont l'urgence extrême ressort de l'exposé fait par les personnalités dont vous venez de- publier l'émouvant réquisitoire.

Veuillez agréer, Monsieur le directeur, l'assurance de notre considération très distinguée.

Genève, le 7 janvier 1918.

. Le président : E. À. NAVILLE,

En publiant cette lettre, nous rappelons que l’action généreuse du Comité suisse est connue de tous les Serbes et que nous penserons toujours avec la plus profonde gratitude aux efforts inlassables du Comité et de son éminent président, en vue de soulager la population serbe et de la sauver d’une misère atroce. Nous espérons que les gouvernements alliés ne tarderont pas d'accepter l'offre du Conseil fédéral, d'autant plus que le ravitaillement de la Serbie peut être organisé de façon à empêcher tout abus et’ à n'affecter nullement les effets du blocus. La question est de toute urgence, car des nombreuses vies humaines en dépendent.

pirations nationales. J'ai été profondément touché des salutations que vous m'adressez en tant que futur souverain de l'Etat démocratique des Serbes, Croates et Slovènes. Je ne doute pas que nos Alliés n’apprécient pleinement les efforts surhumains faits par notre race en vue de son unification et je souhaite que vous soyez tous convaincus que j'apporterai tous mes efforts à la réalisation de cet idéal. »

M. Troumbitch avait envoyé le télégramme que voici :

« J'ai l'honneur de transmettre à Votre Altesse Royale nos sentiments de dévotion et de loyalisme à l’occasion du jour anniversaire de votre naissance.

Je le feis en mon nom et au nom du

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FEUILLETON

L'ANNIVERSAIRE DE IVO VOINOVITCH

— Une interview avec le grand poète —

Vous êtes vraiment trop aimable de vous intéresser à un vieillard qui, depuis longtemps, a dit adieu au monde. À vous dire la vérité, ce soixantième anniversaire n'est pas bien consolant pour moi et presque indifférent aux autres. Un anniversaire, c’est toujours comme un tocsin, avertissant l'entourage qu'il y a, quelque part, une messe, des funétailles où un incendie ; mais dans mon cas, il n’en est rien, ou peut-être le tout ensemble. Le Théâtre s'est emparé le premier — et cela à mon insu — de cette nouvelle, en se disant que sans doute cela empliraïit la maison.

Vous voulez que je vous dise mes sentiments ?

Avoir 60 ans et voir dans le miroir le masque d’un vieillard bien conservé, n'ayant que 20 ans dans l'âme! Comprenez-vous ce contraste, cette énigme psycho-physiologique ? Peut-être ne le comprenezvous pas, mais moi, malheureusement, je sais ce qua c'est. Je le sais surtout maintenant, après tant de souffrances, après les « Equinoxes » qui ont ruiné la maison, dispersé le foyer, banni tout ce qu’on avait de plus cher, de plus beau et de plus grand — se sentir la force de braver tout, de surmonter le fracas de la tempête qui vous entoure, avoir la force de défier, devant la conscience et l’histoire, tous les bandits qui ont commis un sacrilège et détruit nos idéals et ce que l'on avait de plus sacré — et cependant ne pas oser se montrer faible, car à quoi bon ? ;

Voilà ce que je ressens, mais je ne le dis pas. Seule mon âme me dit, dans un reproche: « Déjà tu es vieux, qu’as-tu fait jusqu’à présent ? N'était-ce la guerré, je pourrais répondre: quelque chose, mais comme ça je dois avouer: rien ». Vous voulez que je vous conte tout ce que j'ai

vu et subi depuis le 26 juillet 1914? Vous m'en demandez trop, mon

ami. Comme beaucoup d’autres Croates et Serbes aux idées libérales, j'ai été emprisonné à Raguse dès les premiers jours de la guerre, c’està-dire le dimanche 26 juillet à 8 heures du soir! Quel souvenir! Y a-t-il, en eïfet, drame plus affreux que celui que nous vécûmes sans même connaître l'horreur de ces événements. Les affres véritables des drames de Maeterlinck.

Nous étions assis, ma petite maman et moi, à la terrasse d’un café de la « Porta Pilé » et nous écoutions un petit orchestre italien de Bari, qui jouait des passages de la douce « Bohême » de Puccini, quand Péro, le tenancier du café, un bon et honnête travailleur, s'approche de moi, m'enveloppe d’un regard profond et me dit: Quelqu'un vous demande, Monsieur Ivo. — Je compris que quelque chose se passait et je me mis à rire, pour que ma mère ne s'effraye pas des paroles de Péro —. et je m’en fus au café, Un policier du commandement d’arrondissement me remet un pli officiel, rédigé en un affreux croate: Vous êtes invité à vous rendre à l'hôtel Lerch à Gravose, et ainsi de suite. Je retournai auprès de ma mère, Elle était assise tranquillement à écouter la muusique, sereine, évocation charmante d’une époque de seigneurs qui s’en va. \

« Maman, on m'appelle à l'hôtel Lerch — ce sera pour quelque entrevue, sans doute. Si je ne suis pas de retour ce soir, ne t'en inquiète pas, on se verra sûrement demain, — Va, mon lils, me dit-elle en souriant avec un tendre regard de ces yeux que j'avais si souvent embrassés. Ne te fais pas de souci pour moi. — Et tendrement elle me serra la main — et je m'en fus. Je ne l’ai plus revue — qui sait si je ne la reverrai jamais...»

L'auteur de la « Mère des Yougovitch » se tut. Puis il reprit: Dans la prison de Sébénico, où nous fâmes conduits le 27 juillet 1914 sur un navire de guerre, escortés de gendarmes et de douaniers, je passai encore de territiants instants. Et ces instants se prolongèrent pendant six jours! Ma mère m'avait télégraphié depuis : « On va nous déporter; nous t'enverrons notre adresse plus tard. »

J'ai passé six jours d'angoisse mortelle, ignorant dans quel cachot

l'on avait jeté celle que je chérissais par dessus tout au monde — dans quel camp épouvantable elle allait mourir.

Le septième jour elle me télégraphia: « Sauvée, après un affreux voyage à travers la Bosnie dans des voitures de prisonniers. Ecris-moi grand hôtel de Venise ». Et précisément: c'était l’hôtel de mon drame « La Dame au tournesol ». Tout mon temps de détention ne fût qu'une longue prière, Les dix mois passés dans la prison de Sébénico ont purifié mon âme de tout péché et aussi de tout désir de vengeance.

— Racontez-nous quelque chose de votre captivité ?

— Ce serait trop long, mon ami, nous répond le poète. Le temps viendra où je dirai tout. Mais brièvement, je puis tout de même vous dire qu'en comparaison de ce que nos compagnons ont souffert dans leurs cachots barbares de Marbourg, Graz et Karlau — sans parler. des « camps d'intérnement » militaires, notre prison était quand même à peu près humaine.

— Et avez-vous été otage ?

— Et comment! D'abord j'ai conduit un «bataillon de marche » de Sébénico à Spalato et de Spalato à Sinj. Ah, si je pouvais vous dire tous'mes sentiments quand, entre six baïonnettes, et sous le commandement d’un sous-lieutenant, je défilai sur la « Riva » (Boulevard Maritime) devant une foule qui comptait par milliers et qui grouillait pour voir « Sior Îvo » et ensuite quand je passai devant notre vieille maison, près de la « salle de lecture » et de cette demeure où, gosse, j'étais assis sur les genoux de Vouk Karadjitch, où je reçus les caresses de Pierre Préradovitch, Vovane Sundétchitch et de Nicolas Pucitch, et où j'écoutais le tonnerre des discours de Pavlinovitch..,

Et le drapeau croate que mon père, le premier, éleva à Spalato, flotta, ce matin-là, à ces mêmes fenêtres.

Et de nouveau la prison à Spalato, et le voyage terrible avec une « Bereitschaft » dans des wagons torrides, jusqu’à Sinj. Et là, de nouveau la prison. Ah! l'étrange et inoubliable souvenir! La porte d'une cellule de la prison judiciaire de Sinj s'ouvre et livre passage, à nous deux otages, moi et mon cher ami, le docteur K. D.

Nous préparâmes le souper, allumâmes une bougie, et dans la