La Serbie
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Après le congrès de Campidoglio | La question balkanique
Le Congrès des représentants des Nations opprimées par l’Autriche-Hongrie, tenu il y a trois Semaines à Rome, avail proclamé devant le monde entier la volonté jinébranlable des peuples de la Monarchie des Habsbourg de faire triompher par Lous les moyens el à tout prix l'idée impérissable de Mazzini, le principe de nationalité. Celte idée appartient à la ealégorie . de celles qu'on à appelées à juste titre « les idées-forces ». Ces idées-là finissent toujours par triompher; leur force dynamique grandit à mesure el en proportion ae la résistance qu’on leur oppose. de façon que même leurs adversaires en les combattant travaillent à leur diffusion et contribuent ainsi involontairement à leur succès.
La guerre a rendu à lidée de Mazzini une actualité étonnante. Chez les peuples d'Autriche, comme du reste partout ailleurs, les trois années de guerre ont fail plus pour le triomphe de certaines idées que ne l'avait fail avant des décades kentières. Les peuples mûrissant à l'épreuve prenaient conscience de leur force et de leur mission et il me faut point s'étonner du progrès que le principe mazzinien a fait dernièrement chez eux. Cest l'Autriche elle-même qui se chargea de contribuer à ce progrès par lattitude qu'elle prit durant la guerre vis-à-vis de ses peuples.
L'histoire de la Monarchie dualiste n'est en somme qu'une longue suite d'injustices, de dénoncialions, d'arrestalions,
d’exils et de perséculions de toules sortes contre les chefs el les représentants des nationalités qui Lentaïent de manilester leur individualité propre. Gelte politique a atteint son point culminant durant la guerre actuelle. L'Aultriche commença à trailer certains de ses peuples el de ses sujets non seulement en esclaves mais aussi en ennemis. Le dernier acte de ee genre étail la dénonciation que le comte Czernin lançait contre l'un des leaders du peuple tchèque, le professeur Massaryk, dénoncia-
tion .qui contenait en même lemps une menace grave à l'adresse des peuples
tchèque et yougoslave d’Autriche-Hongrie.
A ce défi, les peuples opprimés de la Monarchie ripostèrent en manifestant leur solidarité et leur union. Leurs résolulions Rome
adoptées au Congrès de peuvent être considérées comme autant. de ver-
dicts lancés contre la Monarchie dualiste et sa politique faite d'oppression et de basses intrigues. Les résolutions prouvent chez les peuples opprimés la volonté ferme de se séparer de la Monarchie des Habsbourg et de se constituer en Etats natiomaux libres et indépendants. L'existence d’une telle volonté chez ces peuples ne fait plus aucun doute. Le problème de l’Autriche-Hongrie sort ainsi du cadre des problèmes de la politique intérieure et devient un problème international qui ne pourrait plus être résolu par la seule volonté de l’Autriche-Hongrie.
Le Congrès de Rome marque donc une étape dans la solution de la question austro-hongroise. Les gouvernements ‘ententistes qui se sont maintes fois proclamés partisans du principe de l’autodisposition des peuples, tiendront sans doute compte
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FEUILLETON
LA LITTÉRATURE YOUGOSLAVE
L'Echo littéraire, paraissant à Berlin, a publié récemment une lettre de Belgrade susceplible d'intéresser nos lecteurs.
(Suite.)
Après Milan Ogrizovic, Voynovitch occupe le second rang parmi les auteurs dramatiques yougo-slaves. Il est vrai qu'il débuta avec des nouvelles: en 1880 parut dans le «Vijenac» sa première nouvella «Geranium» et, cinq années après, il publia une collection de nouvelles intitulée «Perom i olovkom» (Avec la plume et la crayon). Une narration un peu plus longue, « Ksanta », termine cette phase de son activité littéraire. Depuis, il n'a plus fait que des rames. Dès avant cette époque, il avait eu son: jpremier succès de théâtre en faisant représenter un drame assez insignifiant, littérairement parlant, intiulé «Psyché», et, d'autre part, il avait chanté l'union mationale entre Croates -et Serbes dans une allégorie dramatique portant le titre de «Gunidulicev San» (le Rêve de G.); cependant sa premiere œuvre vraiment accomplie se trouve être «Ekvinocium», dont, dans ses ouvrages poslérieurs, il n'a plus atteint le puissant effet dramatique.
En 1904 suivit sa pièce la plus considérable au point de vue litiéraire: « Dubrovacka Trilogia» (Trilogie de Raguse) qui vient H'être représentée tout récdmment à Prague pour la tpremière fois. en langue tchèque. Cette « Trilogie» avait valu la popularité B son auteur, car elle est d'inspiration essentiellement fpatriotique: les belles descriptions de la côte de Ragusa et do tes paysages méditatifs où domine le cyprès, les subtilités psychologiques qui s'insèrent dans la trame de l'ouvrage, de même que la continuité historiquament exacte des idées développées,
de lélat de chose nouveau créé par Ja manifestation du Capitole. Du reste, pour que des résolutions adoptées à Rome produisent leur plein. effet, il est indispensable qu’elles soient complétées par les déclarations des hommes d'Etat de l'Entente, reconnaissant aux questions yougoslave el tchéco-slovaque leur caractère inlernational. Ces questions, ainsi que là question
de l'unité italienne el roumaine et de la
restauration de la Pologne, doivent à Favenir être comprises parmi les buts essentiels de guerre de tous les AHIéS, non seulement à cause de leur caractère général, mais aussi parce que leur solution dans le sens indiqué dans les résolutions n’est en somme que la réalisation des principes que les Alliés eux-mêmes ont fait leurs, dès le
débul de la guerre. Les discours prononcés au Congrès par MM. Franklin-Bouillon
Albert Thomas, parlant au mom du Par” lement français, affirmant la volonté de la France de faire cause commune avec les peuples opprimés, en répudiant iouie idée de paix séparée avec leur oppresseur, ont été accueillis avec un enthousiasme égalant celui dont fut accueillie 1a lecture des résolutions, ce qui prouve excellemment l'importance que les peuples opprimés attribuent à l'attitude fulure des Alliés dans celte question. Les paroles engagent aux actes el si l’on veut oblenir les résultais désirés, il faut donc agir en conséquence. Mais avant d'agir il faut avoir une vision claire et exacte des intérêts qui sont en jeu et de la siluation actuelle de la Monarchie dualiste du sort de laquelle il s'agit de décider. H faut donc que les Alliés se pénètrent de la même conviction dont se trouvent pénétrés les peuples opprimés de l'Autriche. Il faut qu'ils se rendent compte qu'un compromis avec l'Autriche actuelle n’est guère possible en raison de sa dépendance à l’égard de l'Allemagne el que la solution du problème austro-hongrois ne se trouve pas entre les mains des dirigeants de l'Empire des Habsbourg. Cette solution est maintenant entre les mains des peuples et il s’agit seulemient de leur prêter l'appui nécessaire pour la réalisation de leur œuvre qui est une œuvre commune, car de sa réalisation dépend en grande partie l'issue de la guerre
elle-même. Il faut renoncer une fois poui-
toutes aux combinaisons bâtardes et à l’idée de compromis avec l'Autriche. Exiger des peuples opprimés de s'engager à fond contre l'Autriche sans que les Alliés de leur côté s'engagent à fond contre celle-ci, ce serait manquer de prévoyance et perdre la dernière occasion de gagner cette guerre, Demander aux peuples de risquer tout pour un but problématique c’est commettre une erreur fatale. L'œuvre commencée au Capitole doit être poursuivie avec ardeur, IL faut garantir à ceux qui sont prêts à risquer tout et à mourir pour leur idéal, un sort meilleur et des avantages plus appréciables que ne le sont ceux que l'Au: triche elle-même ne pourra leur refuser après la guerre. L'œuvre du Capitole attend sa consécration. Il faut que celle-ci ne se fasse pas trop attendre. , | M. D. M
prouvent l'amour que
constitue le sujet.
ÿille son palladiunr.
tion
linck, a bien vieilli,
l'auteur a mis à écrire ce disparition progressive et fatale de la noblesse républicaine en
La gloire de Ragusa élait sa gloire et l'indépendance de la
Cinq années après parut «Mojka Jugovica» (La Mère de...) Cetta tragédie se trouve être en germe dans la chanson populaire du Kossovo qui narre la déconfitu:e serbe (1389); elle est l’une des œuvres les plus nationales de toute la littérature yougoslave. Si la «Trilogie de Ragusa», toute pénétrée de résignaimpuissante en face des. événements désir ide les voir changer, est une œuvre littéraire sans intentions et sans sous-entendus politiques, c'est l'esprit panserbe qui souffle dans l'autre classe où peice le désir qu'une résignation cinq fois séculaire soit récompensée et où s’étalent tout le long les utopies les plus fantaisistes faisant apparaître ceux qui s’en. font les porte-paroles comime des fous lou des traîtres. « Gomment dome, s'écric le vieux Juslar, seul survivant de la grande catastrophe: Zemlja danas vaskresla je suncel» (La terre à accouché aujourd'hui d'un nouveau soleil !) . En 1912 parut le drame « Gospoidia sa suncokretom» (La Dame au tournesol), qui est l'œuvre ls plus moderne de Voynovitch. D'un intérêt dramatique puissant, bien adapté à la scène, il ne souffre pas de cette dialectique trop individuelle et trop subjactiva qui rend difficile, sinon tout à fait impossible, une traduction de la «Trilogie de Ragusa». C'est ainsi que la «Dame au lourne-scl» a été traduite en italien, em -hongrois, en tchèque, at il me vient qu'on s'apprête à la monter également à Berlin.
L'ouvrage suivant: «Lazarevo Vaskresenje» (La Résurrection de Lazare), participe d'un symbolisme exagéré et qui, depuis Maeter-
La dernière œuvre de Voynoviteh, « Imbperatrix», était sur le chantier quand la guerre en, vint interrompre. l'avancement. Il
et méditerranéenne
_Le correspondant balkanique du « Nieuwe Rotterdamsche Courant» publie ‘une lettre de Sofia sur les possibilités stralégiques dans les Balkans et sur les plans qu'aurait l’Entente avec l'armée de Salonique. «Grand nombre d'hommes politiques à Rome et à Paris se sont demandés ces derniers temps si on ne ferait pas mieux d'abandonner tout à fait l'expédition de Salonique; et quand M. Clemenceau fui appelé au pouvoir, cet homme d'Etat étant connu comme ennemi de l'expédition «lepuis longtemps, beaucoup crurent voir arriver la fin de cette aventure balkanique. Cependant cette foi-ci ce fut l'Angleterre, qui, au commencement, s'était montrée fort peu enthousiaste de l'expédition, qui en voulut inmaïntenant le maintien. Le front balkanique en effet est devenu au cours de cette guerre d’une grande importance pour les deux partis. C'est là que se trouvent vis-à-vis Fun de l’autre, les points les plus vuluérables des deux belligérants. En effet, d’une part les Alliés pourraient y couper le chemin Berlin-Vienne-Constanlinople-Bagdad, et d'autre part les Centraux pourraient occuper les endroils nécessaires à l'exercice d’une maîtrise dans une grande partie de la Méditerranée, par suite de quoi l'Angleterre se verrait menacée dans ses relations avec les Indes.
«Des deux côtés on s'observe avec le plus grand soin, el la Bulgarie spécialement, se prépare à toute éventualité. Quoi-
que jamais personne n'ait réussi à envahir
les Balkans du côté de Salonique, en ces temps-ci quelque inquiétude est bien comprébensible. Jusqu'à présent, les armes envahissantes avaient eu toujours à compter avec les Grecs comme ennemis, maintenant, au contraire, les Grecs sont, au moins officiellement, leurs alliés. Il est vrai que l’armée bhellénique ne pourrait encore prêter un grand secours; chez beaucoup manquerait l'enthousiasme; mais d'autre part, il est bien certain que tout mouvement contre les Alliés serail bien vite réprimé. En attendant, il court Loules sortes de bruits sur de grands projets. D’aucuns prétendent que le général Guillaumal tâcherail d'atteindre Niche len passant par Sofia. Cela paraît peu probable. D’après d’autres on préparerait un grand mouvement vers Constantinople par Sérès, Drama, Gumuldjina et Andrinople. C’est Ià la grande roule par où les Perses, les Macédoniens ont atteint jadis le Bosphore; cependant maintenant les Bulgares et les Allemands y font bonne garde.
« Enfin le voyage de lord Geddes, entrepris au mois de février à Athènes et Salonique, est aussi plein de signification. Voici ce qu'on rapporte sur le but de cette tournée de lord Geddes; il s'agirait de préparer une grande offensive dans les contrées de la Méditerranée, pour y effacer la mauvaise impression qui a élé produite par les paix russe et roumaine. On voudrait par ce moyen tâcher d’influencer encore le peuple roumain et la bourgeoisie russe, d’infuser de la confiance aux Italiens ét de soutenir la position acquise chez les Arabes, qui a été fortement ébranlée par le grand succès que le Khalif de Stamboul a su obtenir du côté du Caucase. »
D'autre part, le « Manchester Guardian »
drame. La
plus forts que le
un genre
{
dire le nom de l'industriel bulgare, de Kasanlik,
serait tout À fail regrettable que ce drame qui promettait d'être un chef-d'œuvre «dût rester à létat de fragment.
Je voudrais, à celle occasion, rappeler à votre souvenir P, Petrovitch, l'un des plus doués m'entre les écrivains croates, qu'on n'hpprécic pas encore à sa juste valeur. Ses quatre pièces en un* acte, «U Naviljeïma », prévoir en lui le créateur d'une comédié populaire typique pour les mœurs croates. Cette comédie, il nous l'a donnée au mois de janvier dernier et elle s'intitule «Pljusak» (L'averse). La structure en est (rop peu compliquée, presque trop simple: L'aversa fait rentrer les paysans aux abris. Un homme y trouve (unë femme. La nuit, ils ne peuvent retrouver le chemin du village et leur accointance prolongée, encore que l'honneur de personne n'en souffre, dcinne lieu aux situations Les plus extraordinaires. Car qui croirait que «rien n'est arrivé»? L'humour de Pétrovitch est large, sans ces finesses gauloises, et agit de façon d'autant plus saine et naturelle. Le poète Pétrovitch a créé aveu ce drame nouveau : l'ouvrage! Et arrière les dilettantes et les apprentis!
PRÉRADOVITCH, TOMMASEO er LA DALMATIE
A la veille du Nouvel-An de 1844 numéro de la rev Aurore Dalmate) maternelle par notre
ue serbo-croate de Zadar (Zara), Zora Dalmatinska
rore point, le jour viendra». Ce poème: s
. : poème, dont mous avons pa
dans noire numéro äu 6 avril, nous le publions ici à cause de
o-nationale très prononcée et qui garde aujour”
© 6 SON actualité Nous en donnons une fidèle et
ue italienne due à la plume d'un homme de lettres croate ie. Elle.a vu le jour en Italie il y à quelques années:
son idée pclitic d'hui encore sa
Samedi 4 Mai 19183 — No 18
du 22 mars publie la note suivante sur la situalion dans la Méditerranée :
« Nous avons à tenir compte de la pxsibilité que la Mer Noire devienne un laë allemand -et que lamabilité” turque, excitée encore par la promesse de Ardahan, du Kars et de Batoum, soit prête à laisser passer la marine allemande dans la Mer Egée. L'activité germanique trouverail un grand terrain de travail économique et politique dans l'Asie Mineure, mais il nous importe plus de voir le rôle qu'elle pourrait venir jouer dans la Médilerranée. .
« Tout d’abord il y a là de bons abris pour les sous-marins et les navires de guerre. Dans la partie orientale se {rouve l'entrée du canal de Suez, un des plus importants points maritimes du monde entier. Ces lieux deviendraient la scène d’un grand nombre d'entreprises bardies, surtout quand la flotte russe de la Mer Noire serait lombée aux mains des Allemands,
«La marine anglaise est préparée à l'affaire. La Méditerranée orientale peut et doit être une mer de l'Entente. Tout dépend naturellement de, la force maritimes qu'on y envoie et du nombre de sousmarins dont on l'accompagne. Quand on ne fait ce travail qu'à demi. on ne contrôle que ce qui se trouve à la portée des canons.
«IL y a des incidents sérieux à attendre, mais ils ne nous prendront pas à Pimproviste, »
Ma réponse à l’Agence bulgare
L'Agence bulgare de Sofia m’invite, dans un communiqué publié par les journaux suisses, à
qui, en ami el confident du ministre-président Radoslavoff et du roi Ferdinand, a proposé récemment à une puissance de l'Entente la paix séparée de la Bulgarie avec les Alliés. Je déclare que je mainliens intégralement loules mes affirmations et je ne manquerai pas de publier le nom de ce Bulgare dès que j'aurai reçu de Paris, de la personne qui m’a fourni les renseignements en question, l'autorisation nécessaire. Je ne doute pas d'obtenir celie autorisation, d'autant plus que c’est sur mon conseil que mon imformateur avait omis de publier de suite le nom de l'agent bulgare dans la réponse qu'il ‘avait adressée lui-même au démenti de la Légation de Bulgarie el qui a paru dans le numéro 15 de La Serbie. Connaissant les méthodes bulgares de tout nier, j'avais préféré recevoir encore un démenti avant de tout dire. Maintenant je n’ai qu’à prier la Légation de Bulgarie à Berne ainsi que ses … contrôleurs de Berlin d’avoir quelques jours de patience. Tout sera dit.
Dr. L. MARCOVITCH
Le rôle de la Bulgarie
— D'après les révélations du prince Lichnowsky —
Nous avons souvent parlé du véritable rôle joué par la Bulgarie avant et pendant la guerre européenne. Toute la politique bulgare, conduite par le roi Ferdinand de Cobourg, n’est rien d'autre que l'aide consciente et organisée aux grands plans germaniques. La Bulgarie, comme telle, naspire à aucun idéal bulgare el ayant comme base le bien-être matériel et moral du peuple bulgare. Ce qu'elle veut réaliser et à quoi elle tient, c'est le succès de l'idée allemande.
parues il y à deux ams, faisaient
la. comédie populaire croate. Eh bienf À
parut, dans le premier
le premier poème composé en 5a langué grand poète Petar Preradovitch: “LS
belle