La Serbie

No 28

Samedi 3 Août 1918 —

Ra EE PR Re RE

Les manœuvres bulgares en Amérique

Les Bulgares, conformément aux ordres reçus de leurs maîtres die Berlin, s'efforcent, ces derniers temps, de faire ‘un petit trou dans la digue qui protège les Alliés contre l'invasion du pacifisme allemand. A cet effet, ils ont jugé l'Amérique comme étant la mieux disposée des Puissances alliées à se prêter à leur petit jeu levantin, car, craient-ils, l'Amérique n'a pas encore eu l'occasion de les connaître de près ni de ressentir directement les effets ide leur duplicité.

C'est M. Stéfan Panarétolff, ministre de Bulgarie À Washington, qui s'est mis à creuser dans cet endroit, que les Bulgares croient constamment ‘être faible. En laissant entrevoir que la Bulgarie ne serait pas incapable d'une nouvelle trahison, M. Panarétoff fait. des elforts extraordinaires pour convaincre l'Amérique que son: pays nourrit les sentiments les plus amicaux pour les Etats-Unis et même pour les autres Alliés, sauf pour la Serbie qui serait, selon. lui, le: seul

ennemi de la Bulgarie. Cependant, il paraît qu'en”

Amérique on est également fixé sur les motifs qui ant déterminé les Bulgares à devenir les complices du militarisme prussien. Les Bulgares ont déclaré: maintes et maintes fois que la Civilisation touche à sa fin et que le jour de la Kultur est arrivé, laquelle, seule, est capable de doter de bienfaits l'humanité et de la rendre heureuse! Ils ont voulu, en luttant aux côtés des Germaïms, hâter l'avènement de la Kultur qu'ils attendent comme on attend le miessie. On sait, en outre, que la Serbie n'est pas le seul ennemi de la Bulgarie. Les Bulgares veulent s'emparer de la Dobroudja, de Constantinople, de Salonique, de l'Albanie, de l'Epire, ele, etc. voilà autant d'autres. Etats, possesseurs de ces régions, qu'on peut, en renversant les rôles, considérer comme ‘ennemis de la Bulgarie, où plus exactement de l'hégémionie et du prussianisme bulgares.

Les Bulgares poursuivent par de telles manœuvres une double entreprise. Ils veulent être entre les mains des Allemands, l'étincelle destinée à allumer chez les Alliés un incendie pacifisie à l'exemple de-celui de Russie. Ils ne se proposent que d'entamer les pourparlers pour créer ainsi chez les Alliés une atmiosphère pacifiste, ce qui aurait au mibins pour effet de diminuer notre esprit combatif et de produire un sentiment

de lassitude. Le cas échéant, leur seconide- visée |

est: de se ménager une sortie pour l'heure de la vidloire des Alliés.

Mais les Bulgares ne se contentent pas seulement de cette mission d'agents ällemands. Ils veulent aussi aider’ l'Autriche dans sa lutte contre Les mationalités slaves. Jugeant la mentalité des Slaves à leur aune tartare, ils s'imaginent pouvoir réussir même là où l'Autriche, avec tout son système de politique à la Metternich, à définitivement éhoué: ils prétendent pouvoir diviser les Slaves pour affaiblir leur résistance à l'oppression germano-mogyare. M. Panarétoff, dans de nombreuses interviews qu'il s'est laissées prendre, se confond en amitiés envers certains Slaves tandis que pour d'autres, il est un peu moins généreux. «La Bulgarie, dit M. Panarétoif, accueillera avec une sincère sympathie les aspirations nationales des IMehèques, des Slovènes, et surtout des Croates, mais elle n'appuiera À aucun prix les prétentions des Yougoslaves (siel) et des Serbes». Cependamt il a dû voir son ingéniosité diplomatique renversée cn ce qui concerne ses machinations, anti-slaves. Le Conseil National Yougoslave des Etats-Unis, représentant 300.000 hommes qui seramt bientôt enrôlés dans les armées alliées, à :pénétré facilement ces intrigues simplices des Bulgares, et a publié une déclaration dont nus

extrayons les passages suivants, d'après l'organe :

yougoslave de Pittsburgh «Jugoslovenski Svijet » du 15 juin: .

«Nous me nous serions Jamais laissé entraîner, dut cette déclaration, yougoslave, dans une discussion avec le ministre de Bulgarie à Washington, si celui-ci me nous avait pas fait l'honneur -de déclarer que «la Bulgarie accueillera avec ‘üne sincère. sympathie les aspirations nationales des Tchèques, des Slovènes et surtout des Croates. » Maïs comme mous connaissons fort bien! le. danger des sympathies dont nous honore le représentant d'un Etat domime la Bulgarie, le Conseil National Yougoslave, parlant au nom des Serbes, Croates et Slovènes des Etats-Unis, repousse de la façon la plus énergique ces sympathies dont la sincérité est égale à celle de toutes les autres déclarations faites par le représentant bulgare, »

«Nous soulignons, encore une fois, Continue cette déclaration, que les aspirations nationales des Slovènes el surtout des-Croates, de même que celles des Serbes, par ‘tesquelles nous réclamions notre délivrance du joug austro-magyar et l'union avec-kr-Serbie-et le Monténégro en un Etat unique el indépendant, sont toutes absolument les mêmes. IL en ressort, en se basant sur la simple logique qu'il est impossible d'accueillir avec sympathie les aspirations nationales aes Slovènes et «surtout» dés Crontes et de s'opposer d'autre part, comme le dit le ministre bulgare, «aux prétentions des Yougoslaves et des Serbes. »

Il reste à savoir ce que M. Panarétoff, qui agit plutôt comime un ministre des Habsbourg, répondra à cette riposte yougoslave, qui laisse une impression un peu chaude !

: TAD.

Un jugement français sur les Bulgares

Nous empruntons à notre excellent confrère, le Journal des Hellènes, du juillet uné citation de Particle de M. Jacques Bainville sur la psychologie bulgare; pubié par le Courrier des Etats-Unis.

« Dans la langue bulgare: dit M. Bainville, on remarque l'absence de deux mots:

€ amour » el « reconnaissance »; pour le premier, les Bulgares ont recourt à la

langue allemande et pris le mot « Liebe »; pour le second ils ont emprunté au franGais le mot « merci » Un peuple qui est obligé d’employé des mols étrangers pour exprimer deux sentiments nobies et sincèrés nous donne par là la meilleure preuve de ce (qu'on peut attendre de lui. Ses MŒœUTS sant sauvages et sa civilisation arriérée.

Imitateurs serviles et sans scrupules quand il s’agit d'obtenir un avantage el d'étendre leur nationalisme mégalomane et insaliable, les Bulgares sans foi el sans loi ont longtemps été les favoris de l'Eurape, el 4vaient su obtenir notamment la protection du généreux Alexandre €t du libéral Gladstone.

Il est malheureusement très facile de se tromper sur les nationalités q uandi on n'a pas une longue expérience. (était un devoir de phälanthropie de s'intéresser aux victimes de la cruauté turque. La France a longtemps négligé ses affaïres intérieures pour soecuper de peuples qui ne lui ont montré aucune reconnaissance.

Mais comme nous l’avons déjà dit, le mot « reconnaissance » n'existe pas dans la langue bulgare. La Bulgarie, dont l'histoire ne remonte pourtant pas bien haut, a donné la preuve d’une ingratituide sans pareille envers la Russie, à qui elle à voué une haine féroce, bien qu’elle lui doive l'existence. Ç

Après avoir fait une guerre heureuse avee les Serbes: et les Grecs; elle es a attaqués avec une duiplicité qu'on ne saillrail oublier.

Comine l'atrès bien dit, dès 1913, un de ses hommes politiques; Theodorof, la Bulgarie a pensé que l'alliance avec les Centraux Jui permettrait de prendre sa revanche, de satisfaire sa mégalomanie et ses rançunes, et c'est ainsi qu'on la voil marchier Ia main (dans la main avec: ses anciens tyrans, les Tures; le souvenir du passé. ne la gêne pas. el elle ne cesse, alt contraire, de lexploiter, dans son égoisme Sans bornes. s

En ce moment, les Bulgares se trouvent dans une situation très délicate vis-à-vis de leurs alliés. Ces derniers savent bien avec quelle espèce de peuple ils ont à faire et lui ont même promis la Dobroudja arrachée à la Roumanie, mais n'ont pas voulu äibandonner ce gage; d'autre part, la Turquie demande quelque chose d’équivalent à l’agrandissement de la Bulgarie.

Qu’a fait le gouvernement de Sofia? I x @onné à entendre par sa présse qu'après avoir trahi ses alliés de 1912, il néprouvait aucune difficulté à trahir ceux de 1915.

Nous pouvons attendre tranquillement l'heure du marchandage où se manifestera Ja mauvaise foi bulgare. Maïs nous sommes convaincus que, dans Îles pays de l'Entente, personne ne se laissera attendrir par la Bulgarie. » :

La Bulgarie au service de l'Allemagne

M. Friedrich Naumann, pasteur el député allemand, qui s’est couvert déjà de gloire en préconisant la «Mitteleuropa» vient de révéler ses vues sur la future organisation des: Balkans dans lorgane allemana de Sofia, la «Deutsche BalkanZeitung». ï

Il ne sera pas sans intérêt de s’arrêler un moment aux visions de l'avenir de M. Naumann, d'autant plus que ses opinions ne paraissent pas étrangères aux vues des hommes les plus compétents de lAllemagne. Malgré les affirmations pacifiques du comte Burian, il n’y a aucun doute que l'Allemagne et ses satellites préparent dans les Balkans une paix tout à fait identique à celle qui a aémembré la Russie à BrestLitovsk et étendu les frontières allemandes jusqu'à l'Oural. Comment pourrait-il en être autrement, si lon tient compte de l'importance des Balkans dans le grand itinéraire Hambourg-Bagdad”?

L'article de M Naumann nous confirme ce dont nous n'avons jamais douté, à savoir que l'Allemagne a un programme balkanique qui a pris une forme des plus conerètes après le resserrement des rapports avec le « brillant second ».

« Autrefois, — dit M Naumann — nous n'avons pas eu de programime balkanique et nous n’en avions pals besoin, maïs maintenant, depuis que nous sommes devenus, dans un certain sens, intéressés aux affaires balkaniques et.que nous avons à remplir une tâche historique dans la péninsule des Balkans, nous en avons besoin. »

Au nom de la tâche historique allemande, M Naumann constate que dans le programme balkanique entrent des intérêts allemands politiques. militaires, de communication et de politique commerciale. Par dessus tout l'Allemagne se ré-

serve le droit d'arbitrage «en cas.-de \divergences de vues, comme c'est de-cas dans le conflit turco-buiigare. Entre la Bulgarie et la Turquie, M Naumann choisit la Bulgarie et relègue la Turquie; qu'on ne saurait plus considérer que jusqu'à un certain point comme une « puissance. balkanique », en Asie-Mineure et en. Mésopotamie. :

La Roumanie doit céder la Dobroudja et par ce fait elle cesse d’être unel puissance balkanique dans l’ancien sens du mot. Elle doit se garder de ne pas troubler la sphère vitale bulgare.

A lAutriche-Hongrie et à la Bulgarie échoit le futur règlement de la situation de la Serbie. «Les Serbes n'ayant pas jugé bon de conclure la paix avec des puissances centrales, ils se trouvent exclus de ces diseussions. » Après avoir aussi donné une interprétation allemande du droit des peuples, M. Naumann partage les sphères d'influence. La côte adriatique avec l’Albanie jusqu'aux frontières de la Grèce deviendra autrichienne, tandis que la Bulgarie aura toute la Marédoine serbe et grecque avec Salonique. « Ge qui restera de l'Etat serbe — ajoute M. Naumann _— sera obligé de conclure une paix définitive avec l’Autriche-Hongrie. » Quant à la Grèce, son sort est encore incertain, mais il dépendra de son attitude future d'être châtiée avec plus ou moins de rigueur.

« La véritable puissance centrale est la Bulgarie. Cest le bénéfice de la position adoptée par elle bravement et d’une façon objectivement juste. »

En récompensant ainsi les bons et punissant les méchants, M Naumann a précisé encore une fois quel rôle à été confié à la Bulgarie par ses maitres et protecteurs de Berlin. ue

La jeunesse yougoslave en êuisse et le 14 Juillet

Le Comité Central de la Jeuniésse universitaire yougoslave en Suisse a adressé le télégramme suivant à l'Ambassade de france à Berne à l’occasion du 14 juillet:

«Le Comité central dé la Jeunesse umiversitaire yougoslave en Suisse vous adresse ses meilleurs vœux pour la glorieusé journée de France. Comme alors la foule furieuse dofina À celte date de gloire une aurore de lumière au monde, de même, aujourd'hui, les soldats de France combattent vaillamment pour donner une nouvelle aurome de victoire.

«La jeunesse yougoslave espère que celte vieloire qui établira le droit et la liberté, apportera à son peuple opprimé l'unité et la liberté (ant désirées. (Nos meilleurs souhaits accompagnent la généreuse France dans l'accomplissement de sa grande œuvre, car, en luttank pour de rétablissement de son unité nationale, elle combat aussi pour la liberté du monde entier. »

M. Dutasta a bien voulu répondre ceci:

«Je. vous remercie des vœux que vous formule: pour la France, champion de la cause de la liberté des peuples. Vous comnpaissez les sentiments de mom pays pour vos aspirations nationales.

Sentiments dévoués, Dutasta. »

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Société Génevoise d'Edit. et d'Impr. — Genève

Où est l’avenir bulgare ?

Il ya quelque chose qui ne marche pas chez les complices. Les deux peupies frères, Turcs et Buigares, continuent eneffet à se disputer les conquêtes, malgré l'apparence de calme ‘dont leurs maîtres germaniques! désirent couvrir cette queretie de far ile. Les Turcs ne cessent pas de réclamer une partie de la Roumélie Orienrtale et de la Thrace et, pour,ne-pas-êtreinique, il faut avouer franchement, ils appuient leurs revendications par des arguments bien plus accessibles. au bon sens que ne sont ceux qu’assaisonnent les Bulgares pour faire valoir leur « droit » de ralionner leurs voisins tout ‘le long de leurs frontières.

Le Bulgare n’est pas moins amusant quand il défend ses proies acquises que quand il en vise d'autres à s’en emparer. Lorsque, (en 1913, la Serbie et ses alliés, récompensèrent (la trahison bulgare par la cession de la Thrace, en ouvrant ainsi à là Bulgarie la mer Egée et en laffranchissant de la tutelle des Détroits, les. Bulgares, ayant perpétuellement dans leurs cervelles . Sallot nique et Durazzo, disaient que le littoral égéen ne vaut rien pour eux. Mais aujourd'hui quand les Turcs, en les rappelant à leurs paroles d'alors, demandent ce littoral, que les Bulgares avaient déclaré sans valeur, ces derniers inventent, tout d’un coup, que ce littoral, en 1913 sans aucune valeur, est ‘une question vitale pour euxLe « Mir» du 3juillet écrit: « En ce qui concerne la vallée de la Maritza, traversée par le seul chemin de fer qui nous lie avec les régions situées entre le: Rhodalpe et la mer Egée, nous sommes obligés die: déclarer und fois «encore. à nos bons alliés tures que:.cetter vallée est d'un intérêt vital pour La Bulgarie, que nous l'avons rachetée par la possédons en vertu du traité de paix. » D'autre part,

Hbiticiers; soldats el civils, qui sont venus prier

des victimes précieuses ef: que OS:

l « Echo de Bulgarie » organe du gouvernement bulgare, écrit: « La Bulgarie ne peut pas se développer librement sans la possession du littoral égéen et .de la voie qui y mène. La Bulgarie ne peut en ‘aucun cas se priver de sa propre route conduisant au littoral égéen, aù est son avenir. » Vraiment, quelle chance pour les Bulgares que d'avoir

untel tas id’avenirs! Tantôt leur avenir est au litloral égéen:

tantôt à Constantinople, tantôt dans la Serbie orientale, à Salonique, Dobroudija, à À tique, etc, etc. I faut s'attendre cé qu'ils nous déclarent un beau jour que leur avenir est à Bagdad! cos

malheur aux Anglais!

Le Vidov-Dan à Salonique

Hier nous avons fêlé ce jour mémorable qui est redeveizu un jour de deuil et d'espérance. Co fut simple: uno messe À la église de Salonique, beaucoup trop exiguë pour contenir lous ceux pour le repos de leurs anciens et pour l'avenir dé leur peuple. Nu-têle, ils ‘se lennent silencieux dans la petite cour; beaucoup même stationnent

dans Ja rue.où les voix du chœur viennent jusqu'à eux. Ensuite

c'est la jeunesse des écoles serbes qui, dans ung salle: spacieusef; nous: chante ses: plus beaux chants nationaux. Anglais, Italiensy Américains et. Grecs, qui sont venus s'associer à la fête, apprennent ca qu'est la poésie serbe et le grand rôle qu'elle a joué jdans l'histoire. de {a Serbie.

Comme cérémonie: ce- fat tout. Mais le Serbe n'est pas de:ceux qui, évaniouis les derniers accords de la musique -der fêle, cesse a'y penser. Pendant toute la journée le Vidov-Dan, fut célébré. dans, le cœur de chaque Serbe, et lorsque deux amis se rencontraient, is. en. parlaient. ;

Un de mes amis, dans le civil un des proffesseurs des plus

Épire, Macédoine, Janina, Adrin-

[iemne-et de Budapest.

estimés et aimés de Blélgrade, me raconte ses souvenirs ldu tlemniez Vidov-Dan avant la comflagration universelle. Ce fut la 28 ju 1914 Quatre cents jeunes bacheliers de la Vieille Serbie et des provinces serbes — sujets austro-hongrois dé l'autre côté du Danube et de la Save — s'étaient donné rémdféz-voius pour visiter leur «champ national» le jour du Vidov-Dan. Mon ami fut chargé de les guider. Dans la vieille église de(Gradéhianitzn, des prêtres, venus aussi de l'autre côté, disaient la messe et le.chœur des jeunes leur répondait. Jamais ce monument grandiose da la. cullure serbe du moyen-âge n'avait entendu des prières aussi ardentes pour l'unification de la patriè serbe. Aa même heure l'archiduc François-Ferdinand et sa femme tombèrent à Sarajevo, sous les balles d'uns jeune fanatique, victime lui-même, aomime la démiontra l'histoire, des agissements ténébreux ile : "f Beæuccup de ces Jeunes excursisnnistes mont pu rentrer chez eux. En effet, als furent cueillis à la frontière par la gendarmere de François-Joseph et croupissent encore aujourd'hui. dans les geôles si une mort miséricordieuse ne les a pas délivrés de leurs souffrances. D'autres, restés. em Serbie, ‘ont. combattt

peu Ja. hberté de leur peuple. La plupart d'entre eux, dormiënt.

eux dernier sobbeil dans les. plaines riantes. de la Matchva, sur les îles du Danube, sous les sapins et les hètres du Matthkov= Kamen et du Goutchévo. | Le Vadov-Dan de 1918 aura-Lil été lé dernier. que.les. Serbes ont célébré hors de leur pays? IL-est permis de l'espéver. Ren(rés en vainqueurs dans le beau pays des Karagkorgewviteh, ‘la Vadov-Dan cessera, pour les Serbes, d'être une journée de deuil, Ce séra le grand jour du souvemr et en même temps aussi celui de Ja vertu serbe qui, depuis 1389, m'a pas abandonné ce peuple éprouvé et lui a permis de devenir cette grande nation- qui sert d'exemple de fidélité «et: d'abnégation à: l'univers. Pour ce qu kestera ‘de l'Autriche-Hongrie, le Vidov-Dan sera le jour des regrets et des remords. Chaque année il rappellera à ce lpays les suites funestes d'une politique fourbe et cruelle. Ce sera son jour de: deuil pendañt qu'il: sera celui: de- l'espérance pour eaux qu'il à voulu exterminer. R.-A. REISS,